17/11/2025

Le Regard

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Appréciation du franc congolais: le Gouv’ Wameso fait mentir les ministres Fwamba et Mukoko

«C’est du mensonge. Il faut être sérieux et rigoureux. Cette appréciation n’est pas le fruit de la BCC et du Gouvernement. Cette appréciation du franc congolais est le résultat de mesures que la BCC a prises. Le Gouvernement s’occupe de la politique budgétaire et moi, de la politique monétaire. Je ne suis pas responsable de déclarations de membres du gouvernement de la République», lâche le Gouverneur de la Banque Centrale du Congo, André Wameso sur Top Congo FM, jeudi 09 octobre 2025.

Le patron de la politique monétaire congolaise réagissait contre les propos de Daniel Mukoko Samba, vice-premier ministre à l’Économie, et Doudou Fwamba, ministre des Finances, qui se sont dits dernièrement avoir participé aux stratégies de rélévement du franc congolais, qui, depuis plus de deux semaines maintenant, a connu une appréciation spectaculaire de 9,1 %, passant de 2.850fc à 2400fc pour un dollar au marché parallèle.

Pour Mukoko Samba cette embellie s’esplique par « un ajustement du niveau des réserves obligatoires » et « un resserrement budgétaire » censés résulter d’une bonne coordination gouvernementale. Et Fwamba, lui, a affirmé que la stabilité monétaire découle de sa «discipline budgétaire» et de grandes réformes fiscales.

«La Banque Centrale a procédé à un ajustement du niveau des réserves obligatoires tandis que le Gouvernement a poursuivi un resserrement budgétaire, notamment par la bonne gestion des échéances fiscales. Cette coordination a permis au franc congolais de se raffermir. L’objectif est de poursuivre sur cette lancée afin que le taux de change atteigne un niveau compatible avec l’activité économique», expliquait Mukoko Samba.

Détails à l’appui, Wameso a rejeté en bloc tous ces arguments des ministres, assurant qu’il s’agit bien du résultat exclusif de la conduite de la politique monétaire de la Banque Centrale du Congo -BCC-.

«A mon arrivée en juillet dernier, je devrais voir le problème du taux change, conformément à la demande du Président de la République. On constate que la cause de la dépréciation du franc congolais était le coefficient de réserves obligatoires. J’avais alors fait l’injection de 50 millions de dollars sur le marché au taux de 2776. Mais, il n’y a pas toujours eu appréciation du franc congolais, ce n’était pas ça l’instrument. Il y avait 900 milliards de francs sur le marché et j’avais demandé aux banques de corriger le coefficient de réserves obligatoires. Le premier ajustement a enlevé du marché 400 milliards. Mais cette appréciation est continue. Cette correction de coefficient de réserves obligatoires va continuer», détaille le Gouv’.

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Et de préciser : «Si nous n’avons pas de chocs exogènes, la BCC a toutes les manettes pour conserver ce changement. Nous avons corrigé le coefficient de réserves obligatoires qui étaient en dollars, en le remplaçant par le franc congolais. Voilà ce qui a débouché à cette appréciation du franc congolais».

René Kanzuku