Dans son nouvel album intitulé: “Neptune Terminus”, sorti ce 19 mars 2021, le rappeur français d’origine RD-congolaise, Youssoupha fait le mélange des espaces et des temps.
Avec ce sixième album qui s’ajoute à sa discothèque, le “Lyriciste Bantou” confirme son talent et révèle à nouveau son art total, complet, conscient, mixant plusieurs cultures et établissant un pont entre les espaces et les temps.
Actuellement basé à Abidjan, en Côte d’Ivoire, le fils du feu chanteur RD-congolais Tabu Ley Rochereau, qui a aussi brillé en son temps, écrit son histoire avec la musique qui coule dans son sang.
Il établit un pont entre le Futur, le passé et le présent. Il y a le futur, lorsqu’il fait référence à la conquête spatiale avec le titre Astronaute où il dit : “Loin du soleil, je rêve d’être astronaute”; et à la science-fiction relative à la réalité actuelle, toujours dans Astronaute, il ajoute : “La police se prend pour Robocop”.
En faisant allusion à ses ancêtres, à la terre de ses racines, l’Afrique, aux maîtres, aux phares dans sa nuit, à Fela Kuti (Neptune Terminus), à Gil Scott Heron (“L’évolution ne sera pas télévisée”, Astronaute), à MC Solaar (Solaar pleure), à Thomas Sankara (Gospel),… Youssoupha évoque le passé.
Et dans la même optique, il y a le présent qui intervient avec l’actualité.toujours dans le présent, il fustige les différences de traitement entre les Blancs et les Noirs avec ces paroles : [“Obama, prie pour moi, on attendait que ton règne vienne/ dix ans plus tard, tous tes négros sont toujours dans la merde” (Gospel) ; “Au bled, on s’achète des 4×4 au lieu de réparer des routes (…), ils ont volé nos œuvres d’art, les ont mis dans leurs expos” (Solaar pleure)].
S’agissant de sa position, Youssoupha confirme, sur ses lyrics, son double attachement à la France et à l’Afrique.
“La France, plus je la quitte, plus je l’aime”, dans son titre :Gospel et “Faut que j’arrête de penser à l’Afrique, seulement quand la France me déçoit”, dans le titre :À chaque jour.
Pour le mélange, ses chansons tournent autour de la rumba, le coupé-décalé et le hip hop américain.
À propos de son foyer, le rappeur parle avec tendresse de sa famille, de ses deux enfants, de son épouse Maryam et dit à son fils, “Mon roi, n’essaie pas d’être parfait, essaie d’être heureux”.
Dans cet album, Youssoupha a collaboré avec des nombreux artistes de talent. Ses featurings nuancent ses propos de couleurs différentes (Gaël Faye sur Interstellar, Dinos & Lefa sur Kash, Jok’Air sur Après-soirée).
Toujours dans Astronaute, Youssoupha précise que : “Je ne suis pas là pour un buzz éclair, mais pour l’infini et au-delà”.
John Mpongo
More Stories
Littérature: Youssef Branh annonce son nouveau recueil, “Etcétéra”
Justice : l’artiste Malafi, enfin libre !
Report de Festigola: selon Me Alfred Ngoyi, cette décision de l’État congolais est “illégitime et très disproportionnée”