09/09/2024

Le Regard

De l’information fouillée et vérifiée

Nomination d’un informateur : “Aucune disposition constitutionnelle n’empêche au Chef de l’État d’imposer le véto ” (C. Mukendi)

Lors de son discours de présentation des résultats des consultations dernièrement, le Chef de l’État RD-congolais, Félix Tshisekedi, a promis de nommer un informateur chargé d’identifier une nouvelle majorité parlementaire. Tout le monde a hâte de voir la tête de cet informateur. Deux semaines plus tard, la promesse reste encore iréalisée. Le peuple attend toujours. A ce sujet, Chris Mukendi, un des communicateurs de l’Alliance des Forces démocratiques du Congo -AFDC- a, au cours d’une interview exclusive accordée à Le Regard relevé quelques points avantageux de l’Union sacrée et la nomination d’un informateur. Interview:

 

Nous remarquons que l’Union sacrée pour la Nation reçoit tout le monde. Même ceux qui ont été appelés à ne plus travailler avec le Chef de l’État avec la majorité effritée. Quelles sont les conditions pour adhérer à cette Union sacrée lancée par le Chef de l’Etat? S’il n’y a pas de condition cela n’occasionne-t-elle pas une faveur à votre ancien partenaire qui n’est pas voulu?

Vous savez que le mobile pour lequel le Président de la République a opté pour la rupture de la coalition FCC-CACH en faveur de la création de l’Union Sacrée est essentiellement le désaccord persistant dans la gestion du pays avec ses alliés de l’ancien régime. Avant d’y arriver, le Président s’est exprimé le vendredi 6 décembre à la Nation dans un discours de 6′ au cours duquel il a annoncé qu’il procédera aux consultations nationales avec toutes les forces vives de la Nation. Ces consultations visaient exclusivement la refondation de l’action gouvernementale autour des principes de participation à la gestion du pays.
Je pense que dès lors que les uns et les autres partagent la même vision avec le Président de la République, ils adhérent d’office à l’Union Sacrée. Au sein de l’Union Sacrée n’existent plus FCC, CACH, AFDC-A ou Lamuka, il n’existe que l’Union Sacrée sous le leadership du Président de la République.

Lors de son adresse du 6 décembre, le Chef de l’État a annoncé la nomination prochaine d’un informateur. Qu’est-ce qui manque pour la réalisation de cette promesse?

Je crois que plus rien ne manque. Par contre, tous les ingrédients politiques sont réunis pour que le Chef de l’Etat procède à la nomination de l’Informateur conformément à l’article 78 de la Constitution, dès lors qu’il est clairement établi qu’au sein de l’Assemblée nationale aucun parti ni regroupement politique n’a atteint le nombre de 250+1 députés nationaux. Aussi le vote relatif à la déchéance de Jeanine Mabunda en est la preuve la plus éloquente, 281 voix pour sa destitution dans une assemblée où le FCC se vantait la veille avoir une majorité de 305 députés nationaux. La nomination d’un informateur devient plus qu’impérieux dans ce contexte-là.

À la question de savoir quand cela devra intervenir, je pense que cela entre dans le cadre du pouvoir discrétionnaire du Chef de l’Etat. Mais, je relève que le fait que le Premier ministre n’ait pas encore démissionné, n’empêche pas au Président de nommer un informateur, car aucun aucune disposition constitutionnelle n’empêche au Chef de l’État d’imposer le véto.

De quel camp proviendrait-il cet informateur et que peut être son profil, selon votre conception?

Pour ce qui est du camp de la provenance de l’informateur, cela importe peu. Je rappelle que toutes les forces consultées par le Président de la République ont adhéré volontairement à l’Union sacrée au sein de laquelle n’existe plus, ni CACH, ni FCC, ni AFDC-A, ni Lamuka. Il n’existe plus qu’un seul camp. C’est l’Union Sacrée. Il revient donc au Chef de l’Etat de se choisir une personnalité crédible pour faire l’informateur.
Sa mission étant bien circonscrite à l’article 78 de la Constitution, je pense que le profil qui lui convient c’est d’être simplement un homme d’Etat et une personnalité politique chevronnée qui connait très bien notre classe politique.

Propos recueillis par Christian Lotendo