20/04/2024

Le Regard

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RDC: en une année, l’IGF a réussi à mettre fin à la prédation financière dans 20 entreprises publiques

En une année, nous avons réussi à mettre fin aux actes de prédation financière dans 20 entreprises publiques. Ce qui est une première dans l’histoire de la RDC“, a révélé Jules Alingete lors des échanges avec la presse mardi.

Invitées par l’Inspection général des finances -IGF-, toutes les tendances de la presse de Kinshasa, notamment la presse écrite, la presse en ligne, la radio et l’audiovisuel, étaient bien représentées à la 5ème Journée d’Échange Citoyen.

Cette activité organisée par l’IGF mardi 12 avril 2022 dans l’amphithéâtre Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, à l’intention des hommes et femmes des médias, avait pour thème : «La lutte contre la prédation financière enclenchée par le Chef de l’Etat, à travers l’IGF : quel rôle pour les femmes et hommes des médias».

Vue des journalistes dans l’amphithéâtre Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.

Pendant près de 4 heures, les journalistes ont été éclairés sur les enjeux et stratégies de la lutte contre les antivaleurs dans la gestion de la chose publique.

L’IGF met le cap sur le contrôle concomitant appelé la patrouille financière qui donne, selon Jules Alingete, des insomnies aux prédateurs.

Sous la modération du président provincial de l’Union nationale de presse congolaise -UNPC-, Jean-Marie Kasamba, la première intervention axée sur «les missions, l’organisation et le fonctionnement de l’IGF», a été assurée par le Coordonnateur Herman Iyeleza Kebe Kenza.

Le deuxième, relatif à «l’état des lieux des finances publiques en RDC», a été présenté par l’Inspecteur Général Chef de service adjoint de l’IGF, Victor Batubenga Pandamadi, avant de laisser la place à son titulaire.

L’Inspecteur Général chef de service, Jules Alingete Key, a bouclé les interventions avec son exposé sur «les méfaits de la prédation financière dans la société, les mesures mises en place par l’IGF pour lutter contre le détournement et le rôle des femmes et hommes des médias».

Dans son intervention, Alingete a exhorté la presse RD-congolaise de mieux user de son pouvoir contre les bandits financiers. “L’IGF n’a pas besoin des journalistes chantres, mais elle reste réceptive aux critiques constructives pour améliorer son travail”, a-t-il lancé devant la presse.

Et de poursuivre : ” Les rapports de l’IGF sont déposés auprès du Chef de l’Etat. Les sanctions administratives et judiciaires sont réservées aux prédateurs, mais la réprobation sociale, surtout le volet communication a l’avantage de gêner les incriminés dans leurs dignités. Le PCA de l’ONATRA qui est à la prison de Makala après avoir été accablé par le rapport de l’IGF, est mon cousin”.

Les journalistes René Kanzuku et Patrick Lokala dans la salle.

L’IGF dispose de 3 types de contrôles

Jules Alingete a rappelé que la lutte contre la corruption relève de la volonté du Chef de l’Etat, qui l’a confiée à l’IGF et à d’autres structures de contrôle pour traquer les prédateurs et détourneurs des deniers publics.

De ce fait, l’IGF dispose d’un certain nombre de domaines d’interventions, notamment le contrôle du trésor, le contrôle de régularité de gestion dans les entreprises publiques du Portefeuille de l’État.

L’IGF contrôle également la régularité du processus de passation des marchés publics ; contrôle le fonctionnement de la Banque Centrale du Congo tout comme celui de tous les services publics de l’Etat.

Par ailleurs, il existe trois formes de contrôles auxquelles recourt l’IGF : le contrôle a priori, le contrôle concomitant, et enfin le contrôle a posteriori. Le choix de l’une de ces formes est dicté par la nature du cas à examiner.

De manière générale, dans tous les pays du monde où on applique le contrôle de gestion, lorsque le niveau de prédation augmente, on recourt au contrôle concomitant, rappelle Alingete.

Celui qui se fait au moment de la gestion, sans attendre qu’il y ait du gâchis pour déplorer les conséquences après. Ici, on veille à la régularité des documents pour engager des dépenses.

Par contre, quand la prédation atteint des proportions inquiétantes, on recourt au contrôle a posteriori, précise-t-il. Toutes les trois formes sont légales et peuvent être utilisées selon le cas.

Parlant en passant du bilan,  Jules Alingete s’est félicité du travail réalisé jusqu’ici dans le cadre de la patrouille financière que mène son service. L’IGF a réussi à mettre hors d’état de nuire la prédation dans une vingtaine d’entreprises publiques ; à mettre à la disposition de la justice, grâce à ses rapports d’enquêtes, une trentaine de mandataires détourneurs.

Dans ce même chapitre, le contrôle de l’IGF à la BCC avait permis de découvrir des cartes visa qu’utilisaient abusivement certains dignitaires de l’ancien en saignant le trésor public, et les avait désactivées. Aujourd’hui, le contrôle est permanent au niveau de la trésorerie de la Banque Centrale, tout ceci grâce au contrôle concomitant dit «patrouille financière».

En vue de renforcer le contrôle et permettre une gestion saine des affaires publiques, l’IGF a adopté 3 types de sanctions à l’égard des mauvais gestionnaires, en l’occurrence la sanction administrative, judiciaire ainsi que la réprobation sociale.

Enfin, le contrôle de l’IGF n’est pas seulement exercé sur les entreprises et établissements publics, mais il vise aussi depuis quelque temps, les provinces du pays. Quelques provinces sont déjà dans l’œil du cyclone. C’est le cas du Kongo central, Haut-Katanga, Lualaba, Sud-Kivu, Kwango, Kinshasa. Il va s’étendre à l’ensemble des 26 provinces que compte la République Démocratique du Congo.

René Kanzuku