10/10/2024

Le Regard

De l’information fouillée et vérifiée

RDC: le PM Ilunkamba mis au parfum des sales dossiers de la ministre Boyata

La Société civile en a finalement eu marre. Après avoir tant encaissé, la Société civile dénonce l’abondance du cœur provoquant inévitablement le déliement de la langue. Quoi de plus normal, dans sa démarche de dénonciation, de mettre le PM Sylvestre Ilunga Ilunkamba au parfum des dossiers sales qui, telle une sangsue, collent à la peau de Rose Boyata Monkanju, ministre des Affaires sociales.

Au travers d’un mémorandum adressé au chef du gouvernement, la Société civile lui a formulé deux demandes. La première concerne l’annulation de l’arrêté N°030 du 23 mars 2020, «établi de manière cavalière par madame la ministre des Affaires sociales suspendant la Directrice générale du FNPSS». La seconde demande sollicite une sanction disciplinaire à l’encontre de Rose Boyata et un rappel à l’ordre par rapport à ses attributions.

A l’actif de la ministre des Affaires sociales, les responsables des 16 organisations auteures du mémo, accréditent tant de bévues qui «gênent l’unité au sein du gouvernement, car elle s’accapare des attributions des autres ministères, créant ainsi un imbroglio au sein de l’Exécutif». Ils en veulent pour preuve la suspension, par arrêté ministériel du 23 mars 2020, de la Directrice générale du Fond national de promotion et de service social -FNPSS-, Alice Mirimo Kibetsi, «sans motif valable et sans respect des procédures légales et réglementaires».

Pourtant, selon la Société civile, le Conseil des ministres, lors de sa réunion du 6 mars, a opposé son veto face à la volonté de la ministre des Affaires sociales de révoquer la DG Alice Mirimo. De son avis, Rose Boyata a profité de ce «moment où le Conseil des ministres ne siège pas pour des raisons d’urgence sanitaire» pour purement et simplement fouler aux pieds les instructions du Chef de l’Etat Félix Tshisekedi et du PM Sylvestre Ilunga alors que la crise sanitaire traversée par la RD-Congo à l’heure actuelle lui impose de «s’occuper des projets sociaux devant soulager la situation sociale préoccupante de la population».

Autre gaffe, mieux sale dossier qui colle la peau de la ministre Boyata, est l’empêchement de l’ouverture, à la Banque centrale du Congo -BCC-, du compte où devraient être logés les fonds destinés à l’exécution du Programme d’urgence intégré de développement communautaire pour l’emploi et l’insertion professionnelle des jeunes -PUIDC. Ici, Boyata s’est arrogée le pouvoir de José Sele, ministre des Finances, à qui la loi reconnait la capacité de décider de l’ouverture ou non d’un compte des projets financés par les bailleurs.

Le 30 décembre 2019, la ministre des Affaires sociales s’est illustrée, une fois de plus, en confiant une mission de contrôle et d’audit du FNPSS à son conseiller financier, qui n’a pourtant «ni qualité ni compétence pour effectuer l’audit d’un établissement public».

Tous ces actes, y compris ceux non encore dénoncés, font craindre le pire aux acteurs de la Société civile, estimant qu’ils sont susceptibles de mettre en péril l’exécution, au niveau du FNPSS, des fonds destinés à la réalisation de certains projets sociaux -dont PAT-PUIDC et PABEA-COBALT- avec l’appui financier de la Banque africaine de développement.

La sonnette d’alarme tirée, au coach Sylvestre Ilunga Ilunkamba, bien que plongé à trouver des solutions pour épargner l’économie RD-congolaise des effets néfastes de la crise sanitaire provoquée par le Covid-19, de réagir avant que sa politique sociale ne soit chamboulée par des joueurs qui ne veulent pas rester à leur poste et respecter les règles.

Le Regard