25/04/2024

Le Regard

De l’information fouillée et vérifiée

RDC: Martin Fayulu, un discours mélancolique à la Nation(intégralité)

Congolaises et congolais, mes très chers compatriotes,

Nous voici à la fin de l’année 2021.

Une année qui s’achève dans la douleur, la souffrance et la misère pour le peuple congolais mais aussi et surtout dans la crainte de voir notre nation disparaître.

Le 25 décembre dernier, jour de la Nativité, la ville de Béni a connu une explosion qui a tué plusieurs de nos compatriotes. L’horreur de cet acte est venue se greffer aux tueries et massacres enregistrés dans la partie Est de la République.

Je présente mes condoléances à toutes les familles qui ont perdu des êtres chers cette année à cause de l’insécurité généralisée.

Les esprits pernicieux veulent tuer notre pays, la République Démocratique du Congo, que nous avons reçu en héritage de nos aïeux. Alors que le monde continue de faire face à une menace sanitaire existentielle, en RDC, on constate une inaction irresponsable. Seulement 0.1% de la population congolaise est vaccinée contre la COVID-19 à ce jour, le taux le plus faible d’Afrique.

Mes très chers compatriotes,

J’ai une fois de plus l’honneur de m’adresser à vous en tant que celui que vous avez majoritairement porté lors de la présidentielle de décembre 2018 pour défendre nos valeurs et reconstruire notre nation. Depuis, je n’ai eu de cesse de prendre chaque jour, et à chaque instant, la mesure de cette responsabilité.

En cette fin d’année 2021, pleine de souffrances et d’épreuves alimentées d’une part, par l’inacceptable guerre qu’on nous a imposée dans la partie Est de notre pays et, d’autre part, par la misère dans laquelle croupit notre population, je ressens davantage cette lourde responsabilité.

C’est pourquoi, je ne reculerai jamais et je ne m’écarterai nullement de cette volonté ferme qui m’habite d’élever, à chaque fois que cela est nécessaire, l’étendard de la résistance contre toute forme de violation des règles constitutionnelles, d’injustice, de trahison de la patrie, de corruption, de pillage des deniers publics, de mensonges, de violations de l’intégrité de notre territoire, d’antivaleurs et d’atteinte aux droits fondamentaux des Congolais.

C’est l’essence même de notre combat. 2 Mes très chers compatriotes, Du «Congo Hold-up», en passant par le hold-up électoral de 2018 au hold-up du programme de 100 jours, et à l’escroquerie du RAM (Registre des Appareils Mobiles), sans oublier les détournements en tous genres, notamment les fonds destinés à la lutte contre la Covid-19 et à la paie des fonctionnaires, on peut aisément réaliser combien et comment notre pays est saigné à blanc par une minorité d’opportunistes, sans foi ni loi, dont la seule vocation est l’enrichissement illicite.

Cette clique prend plaisir à tromper l’opinion avec des slogans creux et des promesses aussi longues que les kilomètres parcourus par Magellan dans le néant.

Mes très chers compatriotes,

Alors que le fonctionnement de la Cour des comptes est paralysé à dessein, l’Inspection Générale des Finances, IGF, symbole d’une lutte cosmétique contre la corruption, sert de paravent à un système de pillage institutionnel bien rodé.

L’appareil judiciaire demeure aux ordres; les députés nommés et accrochés à leurs intérêts personnels marchandent de manière éhontée leur collaboration à coups de Jeeps et autres dessous-de-table.

Au même moment, certaines confessions religieuses se mettent regrettablement au service de cette mafia. C’est scandaleux!

Le pillage des deniers publics, qui est au cœur de ce système, trouve même des théoriciens du mal qui le justifient et le défendent aveuglément.

Si les voleurs et les corrompus ne sont pas effectivement condamnés, qui va payer pour la souffrance infligée au peuple congolais ?

En définitive, nous nous retrouvons dans une situation ubuesque et discriminatoire où ce sont les ‘’petits’’ et les faibles qui croupissent dans les prisons pendant que les portes de celles-ci sont grandement ouvertes pour laisser échapper les criminels en col blanc. Non!

Nous refusons que les détournements des deniers publics soient dépénalisés pour les ‘’kuluna’’ en cravate. Le dindon de cette farce, c’est le peuple congolais qui est trompé et abusé. Et, avec lui, c’est le pays qui est ruiné.

La grande victime, ce sont nos enfants et petitsenfants dont l’avenir est sacrifié sur l’autel de l’inconscience, de la cupidité et de l’arbitraire. Notre nation est devenue une sorte de no man’s land où règne l’impunité et où les responsables publics ne sont redevables de rien.

Mes très chers compatriotes,

Permettez-moi de rappeler un extrait de mon allocution à l’occasion du 60ème anniversaire de notre indépendance : « autant le feuilleton du programme des 100 jours n’a pas encore livré tous ses secrets au regard des révélations et accusations graves faites lors du procès ‘’Kamerhe’’ et pour lesquelles Monsieur Félix Tshisekedi devrait au minimum répondre politiquement, autant j’exige que toute la lumière soit faite sur l’affaire des 15 millions de dollars des pétroliers, sur toutes les activités du programme de 100 jours ainsi que sur les détournements de fonds opérés durant les 18 dernières années ».

Il en est de même de l’exigence que j’avais formulée à l’époque de soumettre les comptes de la CENI à un audit indépendant afin d’établir les responsabilités sur la gestion de près d’un milliard de dollars dépensés par le bureau Naanga.

Le 30 décembre 2019, j’avais exigé que toute la lumière soit faite sur les affaires ténébreuses de corruption qui étranglent le pays, notamment le projet Bukanga Lonzo et la gestion de 6 milliards de dollars du fameux contrat chinois.

Aujourd’hui, je somme les institutions chargées de lutter contre la corruption d’examiner tous ces cas et j’exige l’arrêt immédiat des prélèvements RAM avec remboursement des fonds perçus.

Mes très chers compatriotes,

Sous vos yeux, ce régime illégitime et irresponsable s’emploie à effacer la mémoire collective. En effet, le 2 août de chaque année, les patriotes commémorent « le génocide du peuple congolais ». Le 5 juin de chaque année, dans l’indifférence totale du pouvoir en place nous nous rappelons de la « Guerre de six jours » du 5 au 10 juin 2000 à Kisangani, entre l’Ouganda et le Rwanda, et nous pleurons les milliers de congolais tombés sous les balles des fusils et des canons des militaires de ces deux pays.

Le négationnisme et l’indifférence de ceux qui prétendent diriger le pays par rapport à ces événements est un message que le peuple ne pouvait que vaguement soupçonner. Aujourd’hui, les masques sont tombés. Les faux-semblants ne tiennent plus.

En effet, le 27 mai dernier, en violation flagrante de la Constitution, Monsieur Félix Tshisekedi a secrètement signé deux accords de coopération militaire avec l’Ouganda. Un mois plus tard, le 26 juin, il a récidivé en signant trois accords de coopération avec le Rwanda.

Deux pays impliqués dans des tueries massives dans notre pays et dans le pillage systématique de nos ressources naturelles.

Le 30 novembre dernier, l’armée ougandaise s’est déployée sur notre territoire. Non seulement qu’il s’agit là d’une atteinte grave à la souveraineté de notre pays, mais c’est aussi et surtout un affront au peuple congolais en général et aux habitants de Kisangani en particulier qui ont encore en mémoire les atrocités de la guerre de 6 jours.

Comble de l’absurde, nous apprenons dans la foulée que le Rwanda serait en train de surveiller de près tous les mouvements militaires ougandais sur le sol congolais.

D’ailleurs, pour officialiser sa présence dans notre pays, le régime de Kigali, en connivence avec le régime illégitime de Kinshasa, envisage un déploiement de sa police à Goma. Nous disons que ceci est inacceptable.

Un Etat sérieux ne sous-traite pas sa sécurité. Encore moins à des pays dont les crimes à l’encontre des congolais sont documentés et reconnus internationalement. Il faut mettre fin à cette hypocrisie et s’attaquer aux causes profondes de l’instabilité dans la région des Grands Lacs.

Il faut promouvoir les objectifs de réconciliation nationale, de tolérance et de démocratisation dans chaque pays de la région. Il est temps que la RDC ne soit plus le terrain de combat des forces étrangères. Chaque pays doit prendre ses responsabilités.

Soyons clairs, il n’y a pas de doute possible sur notre volonté à avoir des bonnes relations avec nos voisins, mais cela doit se faire dans le respect mutuel. Ce que vient de faire M. Félix TSHISEKEDI est non seulement un aveu d’échec de son état de siège, mais constitue également des actes d’hypothèque de notre souveraineté et de notre indépendance. Ce sont des actes constitutifs de Haute Trahison.

Maintenant, au regard de l’échec de l’état de siège, l’administration civile doit être rétablie le plus rapidement possible dans les provinces de l’Ituri et du Nord Kivu. Nos vaillants militaires doivent être équipés pour combattre les ennemis et défendre la nation.

Aussi, les infiltrés et autres corrompus, qui détournent les ressources affectées à nos soldats, doivent être extirpés de l’armée nationale et des services de sécurité.

Mes très chers compatriotes,

Pour le retour de la paix à l’Est de notre pays, ce que j’avais proposé dans mon programme, lors de la campagne électorale de 2018, reste d’actualité. Il s’agissait notamment des mesures urgentes ci-après:

Le déménagement du camp Kokolo de Kinshasa à Béni. Ce camp Kokolo de Beni devrait non seulement être le plus grand camp militaire de la République, mais aussi et surtout, accueillir une “Force Spéciale d’Intervention Militaire d’Elite.”
La mise sur pied et le déploiement, en extrême urgence, des “Unités de Surveillance des Frontières et d’Alerte” tout le long des frontières de l’Est du pays,
L’exigence au niveau du Conseil de sécurité, conformément au Chapitre 7 de la Charte des Nations Unies, de mettre en place non seulement un «Plan d’imposition de la paix par la force et d’éradication complète de toutes les rebellions qui déstabilisent l’Est du pays», mais aussi un « Programme ferme et précis de rapatriement forcé de tous les rebelles étrangers vers leur pays d’origine ».
La création d’une « Cour Pénale Spéciale pour la RDC » pour enquêter et juger principalement les crimes de génocide, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité perpétrés en RDC.

Aujourd’hui plus qu’hier, celui qui a usurpé le pouvoir du peuple ne se gêne pas d’être le Cheval de Troie en personne de cette balkanisation. Il est donc du devoir de tout patriote de s’opposer à ce plan funeste et de barrer la route à tout individu qui s’inscrit dans la logique de son exécution. Mes très chers compatriotes, La vie en RDC est devenue un chemin de croix.

La situation générale de notre pays se caractérise notamment par:

Les violations systématiques des droits humains telles que documentées dans les rapports des différentes organisations de défense des droits humains. Les dernières en date sont la répression meurtrière de la journée ville morte décrétée à Goma par les jeunes, ayant occasionné la mort de cinq personnes parmi lesquelles un bébé; l’homicide de Davin Kalala par les militants d’un parti politique bien identifié; l’assassinat dans les bureaux de la police nationale du jeune Olivier Mpunga; l’emprisonnement de l’artiste musicien Delphin Vinyawasiki alias Idengo Delgato à Goma; la détention arbitraire de M. Luc Malembe dans la prison de Bunia et tant d’autres cas;
La malnutrition, le faible accès à l’eau et à l’électricité, l’absence des routes, les difficultés de transport, le faible accès aux soins de santé, le chômage massif des jeunes, l’enclavement des milieux ruraux, l’insalubrité et le manque d’assainissement, la hausse effrénée des prix sur le marché sont autant de souffrances qui étreignent les congolais. La RDC occupe le troisième rang mondial pour le nombre de pauvres;
L’échec patent de la gratuité de l’enseignement de base qui nous ramène à la case départ : la contribution des parents aux frais de scolarité a été restaurée, la qualité de l’enseignement est en dégradation continue et les enseignants sont mécontents de leur situation du fait du non-respect par le gouvernement de ses engagements;
L’escroquerie du RAM. Un prélèvement illégal, invisible dans les rubriques des recettes budgétaires de l’Etat et dont l’emploi se fait dans l’opacité la plus totale mais maintenu par défi malgré les dénonciations et protestations de la population;
Le détournement de la majorité à l’Assemblée nationale, au Sénat et dans les assemblées provinciales en profitant de la légèreté, de l’incohérence et du manque d’intégrité de ceux qui font la politique pour l’intérêt personnel;
La politisation à outrance des institutions impliquées dans le processus électoral, notamment la Cour Constitutionnelle et la CENI;
L’instrumentalisation de la justice et le recours primaire au communautarisme, au tribalisme, au népotisme et au clientélisme;
L’instabilité entretenue des institutions provinciales. A ce sujet, quatorze gouverneurs de province et quelques présidents des assemblées provinciales ont été destitués de manière cavalière. De plus les provinces ne reçoivent pas les ressources nécessaires à leur fonctionnement et à leur développement;
La signature d’accords illicites et illégaux pour servir le projet de balkanisation de la RDC;
Un état de siège proclamé sans préparation ni planification et prorogé sans fin par un parlement aux ordres au mépris de l’indignation de la population. Pendant ce temps, les tueries en Ituri et au Nord-Kivu se poursuivent. L’absence criante de vision hypothèque l’avenir de notre pays et des générations futures.
Mes très chers compatriotes,

Permettez-moi, néanmoins, d’exprimer mon espoir de voir une RDC à la hauteur de son potentiel. Ceci est une conviction et elle est partagée avec tous ceux qui croient en un avenir meilleur pour notre pays.

L’espérance, c’est de dire à tous ceux qui voudraient qu’on renonce, qu’on se résigne, qu’on dépose les armes du combat populaire, qu’on ait peur, qu’on ne tente rien et qu’on ne prenne aucun risque, c’est de leur dire que nous n’allons rien lâcher.

Nous irons jusqu’à la victoire finale, celle de la récupération du pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple, afin de reconstruire notre pays dans la paix et la cohésion. Le temps est venu de réaffirmer la puissance de l’esprit, du génie et du caractère congolais, et de dire avec force que nous ne méritons pas le sort que nous subissons.

Nous allons nous battre jusqu’au dernier patriote congolais pour nous réapproprier notre destin, en imposant une autre réalité politique, économique et morale.

L’extrait du discours de Martin Luther King de mars 1965 à Selma en Alabama me vient à l’esprit : ‘’Un homme meurt lorsqu’il refuse de défendre ce qui est juste. Un homme meurt lorsqu’il refuse de se battre pour la justice. Un homme meurt lorsqu’il refuse de prendre position pour ce qui est vrai’’.

Nous allons donc nous battre pour imprimer une volonté patriotique, celle d’une société congolaise gouvernée avec vérité, justice, probité, compétence et dévouement.

A la Communauté internationale et aux partenaires multilatéraux de la RDC, je tiens à réitérer la volonté du peuple congolais à travailler de concert avec ceux qui partagent notre engagement de sortir notre pays de son marasme actuel.

Alors que nous observons des déclarations inexactes sur des pseudos avancées, il est primordial que les vrais amis de la RDC se montrent honnêtes sur la réalité de la vie des congolais au risque d’être de plus en plus perçus comme totalement déconnectés des réalités de ce pays.

On ne peut pas soutenir une stabilité hypothétique aux dépens des aspirations profondes d’un peuple.

Mes très chers compatriotes,

Conjuguons nos efforts pour sortir le pays de ce cycle infernal. Soyons unis et solidaires.

Ne permettons plus jamais à quiconque de nous prendre en otage. N’acceptons plus jamais d’être manipulés, et surtout n’acceptons plus le fait accompli. Que de temps, d’efforts et de sacrifices nourris et perdus sur l’autel du mensonge.

Mais pour que la Nation se construise et se tourne vers le progrès, nous devons dégager un consensus pour organiser des élections transparentes, crédibles, impartiales et apaisées.

C’est là tout le sens de notre combat pour des réformes électorales consensuelles notamment celles de la dépolitisation de la CENI et l’indépendance de la Cour Constitutionnelle, conditions essentielles pour la vérité des urnes.

Ainsi, pour s’assurer que la victoire du peuple ne sera plus jamais volée, il est impérieux que l’organe de gestion des élections, la CENI, soit neutre, impartial et dépolitisé.

Nous ne pouvons pas tolérer qu’un membre d’un parti politique puisse se cacher derrière une confession religieuse pour de nouveau fabriquer les résultats des élections.

Pour faire triompher cette voix de l’espérance, continuons la lutte. Car, comme la Bible le dit dans Galates 6 verset 9 : « Si nous ne relâchons pas nos efforts, nous récolterons au bon moment ».

Personne, en effet, quelle qu’elle soit n’a ni le droit ni le pouvoir de saboter la lutte d’un peuple qui veut se libérer.

Ce combat dans lequel nous nous sommes engagés est un combat existentiel pour la renaissance du peuple congolais. C’est pourquoi, je tiens à féliciter les nombreux jeunes artistes musiciens congolais pour leur prise de conscience exprimée sous forme de chansons révolutionnaires dénonçant avec justesse les méfaits de la gouvernance actuelle.

Je salue aussi le courage de tous nos compatriotes détenus arbitrairement dans les prisons du pays pour avoir pris position contre le mal. Nous ne vous oublions pas!

Je pense particulièrement à Luc Malembe et à Idengo Delgato qui doivent être libérés immédiatement et sans condition. Il est inconcevable qu’on relâche des voleurs et qu’on emprisonne des vaillants combattants de la démocratie qui usent de leur liberté d’expression, garantie par la Constitution.

Congolaises et Congolais, très chers compatriotes,

J’ai maintenant le devoir de faire écho à nos pères fondateurs, qui ont conquis la souveraineté de notre pays pour que les congolais soient libres et vivent dans la dignité dans un pays uni, fort et prospère.

Cette lutte, nous la poursuivons avec vous; et ce, jusqu’à la victoire finale qui est certaine. Peuple congolais, réveille-toi ! Mobilise-toi pour que l’année 2022 soit celle au cours de laquelle nous allons renforcer les bases de notre victoire prochaine et faire échec à tous ceux qui tentent de nous maintenir sous le joug de la tyrannie et de la pauvreté.

Mes très chers compatriotes, Levons-nous et battons-nous !

Battons-nous pour libérer notre pays ; battons-nous pour que demain nous puissions construire la RDC; battons-nous pour que nous puissions vivre en paix et en sécurité dans notre pays et battons-nous pour mériter la reconnaissance et le respect des générations futures.

Au reste, mes très chers compatriotes, Congolaises et Congolais, que l’année 2022 soit réellement une année de combat et une année de victoire.

Bonne et heureuse année 2022 !

Que Dieu bénisse la RDC et son vaillant peuple!

Je vous remercie