TRIBUNE :
Le sport dont le football est une chose trop sérieuse pour qu’il soit laissé au seul monde sportif. Il est devenu une superstructure idéologique qui reproduit les rapports de domination propres au capitalisme sauvage.
Honni qui pense que le sport est apolitique ! Le sport a un effet politique massif de diversion, d’illusion et d’abrutissement des masses populaires. Il redouble leur aliénation et pire que cela, il lui arrive parfois d’entrer en collusion avec des organisations qui sèment mort et violence un peu partout dans le monde.
Aujourd’hui le sport revêt bien souvent les ors du capitalisme et de ce fait, pour monter les enchères en faveur de sa publicité, il se sent obliger de s’allier avec des puissances financières douteuses ou encore avec des pays dont l’enrichissement va de pair avec le sang humain de millions de morts. Le Rwanda flirte à coup de millions de dollars avec des grands clubs de football (PSG, Arsenal) pour soigner son image entachée de sang.
Dans beaucoup de cas (pas tous heureusement), le sport est entré ces dernières décennies dans le cercle privilégié des usines à fric et des paradis fiscaux les plus fructueux. Il possède son marché, cote des athlètes en bourse et entretient ses circuits financiers en vue d’accumuler des profits colossaux sans la moindre considération éthique.
Un angle d’approche pour comprendre la décision de la FIFA d’organiser son 73è Congrès à Kigali demain jeudi 16 Mars 2023 malgré toute la clameur suscitée partout dans le monde pour son agression au Congo et des millions de morts à son actif.
Imaginez-vous la FIFA en train d’organiser cette semaine son congrès à Moscou, la capitale de ce pays qui a envahi l’Ukraine ? Certainement non! Pourtant devant le Rwanda commettant le même crime, la FIFA s’est inclinée de par cette logique mercantiliste, quel qu’en soit le prix à faire payer à des millions de victimes congolaises.
Et comble de tout, il est annoncé que la délégation de la Fédération Congolaise de Football (FECOFA) y est attendue. Vous l’aurez compris, le sport constitue un sujet éminemment politique. Et la lutte contre son idéologie de “divertir pour dominer” imposée par les puissants n’est donc plus marginale ou périphérique. Elle est au contraire consubstantielle du mouvement d’émancipation pour un Congo nouveau.
Abbé Germain Nzinga
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