06/12/2024

Le Regard

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Nangaa après sa condamnation à mort par contumace: «C’est l’expression de la peur d’un régime aux abois, qui voit venir son declin»

Le rebelle Corneille Nangaa, patron de l’Alliance fleuve Congo -AFC- et ses alliés, principaux leaders du M23, ont été condamnés à  mort ce jeudi 08 août 2024 par la Justice militaire à Kinshasa. Le verdict a été rendu en présence du Ministre de la Justice, Constant Mutamba.

La justice militaire a également ordonné l’arrestation immédiate de Nangaa t le gel de ses avoirs. Après cette nouvelle, la réaction de l’ex-président de la CENI n’a pas tardé. Pour lui, cette condamnation rapproche l’AFC vers la victoire.

«Quand un pouvoir prend peur, c’est qu’il voit venir sa chute. Et sa chute, c’est cette parodie de procès, suivie des condamnations obséquieuses. C’est l’expression de la peur d’un régime aux abois, et qui voit venir son declin», a déclaré Corneille dans un post sur son compte X officiel.

Et d’ajouter : «Ces peines n’engagent et ne concernent que ceux qui les ont prononcées. Ils seront, après la libération, obligés d’y revenir et de demander pardon pour avoir exécuté un ordre manifestement illégal, destiné à faire plaisir à un autocrate escroc, malade et charlatan de surcroit. Ça rapproche l’Alliance Fleuve Congo de la victoire. Et on tient bon! La révolution constitutionnelle ne recule jamais».

Rappelons que le président de la Cour militaire a, dans son jugement, accusé Nangaa d’entretenir « des liens avec une puissance étrangère, le Rwanda, et avec ses agents, pour entreprendre des hostilités contre la RDC » et d’avoir « porté atteinte à l’intégrité territoriale de la RDC ».

Président de la branche politique du M23, Bertrand Bisimwa, et Sultani Makenga, commandant militaire de ce mouvement, ont également été condamnés à mort pour « crimes de guerre ».

Ils ont été reconnus coupables « d’enrôlement d’enfants mineurs » et « d’homicide volontaire ». Dix-sept autres prévenus, dont le major Willy Ngoma, porte-parole militaire des rebelles, ou encore l’ancien député Jean-Jacques Mamba qui a rejoint l’AFC en février dernier, ont aussi été condamnés pour le même motif.

Les cinq prévenus qui étaient en détention dont Éric Nkuba, « conseiller politique et stratégique » de Corneille Nangaa, ont été condamnés à la peine de mort pour « trahison » et « participation à un mouvement insurrectionnel ».

Pour la petite histoire, Éric Nkuba s’était affiché aux côtés de Nangaa lors de l’annonce de la fondation de l’AFC, en décembre 2023, à Nairobi, avant d’être arrêté en Tanzanie un mois plus tard.

Verbalisé par les services de renseignement militaire congolais, il va  citer les noms de plusieurs soutiens présumés de l’AFC, dont l’ex-président  Joseph Kabila, que le président Félix Tshisekedi a récemment accusé de préparer une insurrection via l’AFC.

René Kanzuku