04/11/2024

Le Regard

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Agression rwandaise: un face à face entre Mukwege et le Pape François ce 09 décembre au Vatican

Légende : docteur Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018 #Photo Droits tiers

Le prix Nobel congolais, Denis Mukwege va aborder le 09 décembre 2022, le point relatif à l’agression rwandaise avec le Pape François au Vatican.

Le gynécologue congolais dit croire qu’effectivement l’Église doit jouer son rôle face à la crise imposée aux Congolais dans sa partie Est par le Rwanda.

« C’est beaucoup plus une guerre économique dans laquelle ceux qui créent cette guerre font la stratégie du chaos, ils entraînent un chaos dans la région pour permettre le pillage des ressources naturelles du Congo. Je crois qu’effectivement l’Église doit jouer son rôle. Mais c’est moins un problème de réconciliation entre les Congolais », s’est-il exprimé dans une interview accordée à la radio Vatican.

Ainsi, le docteur Mukwege réclame l’application du droit international humanitaire qui prône le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des États.

« Le Congo est agressé, le Congo subit une invasion, a subi l’invasion et aujourd’hui est occupé par les forces étrangères rwandaise associées aux terroristes du M23. Ce que nous demandons à la communauté internationale, c’est d’appliquer le droit international humanitaire qui demande à tous les États membres de Nations unies de pouvoir respecter la souveraineté, l’intégrité territoriale des autres États », a-t-il indiqué.

Des sanctions contre le Rwanda

De ce fait, ce militant des droits de l’homme exige des sanctions. De plus, il trouve scandaleux que les pays agresseurs de la RDC reçoivent de l’argent de l’Union européenne. « on voit même que des pays qui sont à l’origine de cette agression sont soutenus, reçoivent de l’argent de l’Union européenne. Et cela c’est scandaleux, de voir des pays qui agressent le nôtre et qui ont le soutien de l’Union Européenne. Nous demandons que cette complicité puisse s’arrêter. La souffrance a trop duré », a-t-il fulminé.

La crise humanitaire en RDC est sans égale, a fait remarquer Mukwege qui regrette le fait que près de 6 millions de personnes sont déplacées sans maison et sans nourriture. « Ce sont quand même des êtres humains! Ceux qui sont responsables et qui reçoivent en plus des aides, je trouve que c’est blesser tous ces Congolais qui sont dans la boue aujourd’hui sous la pluie, sans nourriture. Beaucoup d’enfants vont mourir, et ce que nous demandons c’est des sanctions plutôt contre ce pays au lieu de continuer à l’aider financièrement », a-t-il alerté.

Actuellement, les Rwandais sont en train de massacrer les Congolais mais la communauté internationale laisse faire, a-t-il déploré. « Mais malheureusement, c’est l’histoire qui se répète. La communauté internationale est en train de faire la même erreur qui elle avait commise au Rwanda en laissant le génocide des Tutsis. Aujourd’hui les Rwandais sont en train de massacrer les Congolais », fustige-t-il.

Mukwege rappelle que les Congolais payent une crise qui n’est pas née au Congo. « C’est un problème qui a commencé après le génocide du Rwanda, en 1996 et après ce problèmes continue aujourd’hui, plus de 25 ans après,les Congolais continuent à payer une crise régionale qui n’était pas née au Congo, mais qui aujourd’hui fait beaucoup plus de dégâts au Congo que dans le pays où le génocide s’était passé ».

Le président de la Fondation Panzi a souligné que la situation qui sévit dans l’Est du Congo-Kinshasa n’est pas un problème d’ethnie qui se bat. Par contre, a-t-il laissé entendre, c’est une crise économique dans laquelle ceux qui la créent font la stratégie du chaos dans la région pour permettre le pillage des ressources naturelles du Congo.

Youssef Branh