24/01/2025

Le Regard

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France en deuil: père de Marine Le Pen, Jean-Marie Le Pen est décédé à 96 ans

Le co-fondateur du Front national, mort ce mardi 7 janvier à 96 ans, a assuré une longévité certaine à l’extrême droite ces 50 dernières années. Sa stratégie bien rodée de dérapages a cependant toujours été une entrave à la conquête du pouvoir avant que Marine Le Pen ne prenne la tête du mouvement.

La fin d’une époque. Bien qu’en retrait de la vie politique depuis plusieurs années, l’empreinte de Jean-Marie Le Pen, le co-fondateur de Front national, mort le 7 janvier à l’âge de 96 ans est profonde sur le paysage électoral.

Le Menhir naît à la Trinité-sur-Mer en 1928 dans une famille de pêcheurs. Son père, conseiller municipal de cette ville du Morbihan, meurt en mer alors qu’il n’est âgé que de 13 ans. Devenu pupille de la nation, le jeune garçon qui se passionne pour la littérature, tente sans succès de rejoindre à 16 ans les Forces françaises de l’Intérieur, qui comptent notamment dans leurs rangs des soutiens de Charles de Gaulle.

Député à 27 ans avant de découvrir l’Algérie
À vingt ans, il quitte la Bretagne pour Paris pour s’inscrire à la faculté de droit d’Assas et y devient le président de la Corpo, le mouvement qui réunit toutes les associations de l’université. L’étudiant fait alors ses premières armes politiques et croise régulièrement le fer avec les militants de l’UNEF. Sans jamais adhérer à l’Action française qui soutient le rétablissement de la monarchie, le Breton vend régulièrement leur revue dans les rues de la capitale.

Hésitant entre le barreau et l’armée, le vingtenaire rejoint finalement le premier bataillon étranger de parachutistes en Indochine. Il y a fait alors la rencontre d’Alain Delon qui restera son ami.

Quelques mois plus tard, Jean-Marie Le Pen se lance en politique et se présente aux législatives de 1956 sous les couleurs de l’Union et Fraternité française, le syndicat de Pierre Poujade. Élu à la proportionnelle, il devient à l’âge de 27 ans l’un des plus jeunes députés. C’est le début d’une très longue carrière qui va durer presque 50 ans.

Jean-Marie Le Pen interrompt cependant son mandat pour participer à la guerre d’Algérie quelques mois plus tard et notamment à la bataille d’Alger, l’un des épisodes les plus sanglants du confit. Des soupçons ont pesé sur sa participation active à la torture de militants du FLN.

« Nous avons torturé parce qu’il fallait le faire. Quand on vous amène quelqu’un qui vient de poser vingt bombes qui peuvent exploser d’un moment à l’autre et qu’il ne veut pas parler, il faut employer des moyens exceptionnels pour l’y contraindre », raconte-t-il auprès du journal Combat en 1962.