13/06/2025

Le Regard

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Journalisme: le journaliste Barick Buema alerte sur le danger de l’IA

Le journaliste Barick Buema, connu sur les réseaux sous le pseudo Parole écrite, a partagé ce vendredi 23 mai une réflexion fascinante sur l’impact de l’intelligence artificielle dans le journalisme, à l’occasion d’un Space X organisé par le média en ligne Echocd Media.

Pendant plus d’une heure, aux côtés de Fidèle Kitsa (journaliste à France 24 et Brut Afrique) il a animé un débat crucial: « L’intelligence artificielle déshumanise-t-elle le métier de journaliste? »

Les risques d’une automatisation excessive

Barick Buema met en garde contre les dérives possibles de cette technologie en plein essor. Selon lui, un des principaux dangers réside dans la disparition progressive du rôle humain dans la chaîne de production de l’information.

« Certaines intelligences artificielles peuvent rédiger des articles sans intervention humaine. Cela entraîne des risques: uniformisation du langage, absence d’émotion, manque d’angle critique et de sensibilité humaine », alerte-t-il.

Autre préoccupation majeure: la déconnexion croissante du terrain. Le journalisme ne se limite pas à l’écriture; il implique de vivre l’actualité, enquêter, ressentir et témoigner, autant d’éléments qu’aucun algorithme ne peut capturer.

« Une machine, aussi puissante soit-elle, ne peut pas ressentir la détresse d’un témoin, l’atmosphère d’un quartier ou le silence pesant d’un procès », souligne-t-il.

Une opportunité à exploiter intelligemment

Malgré ces préoccupations, Buema ne considère pas l’IA comme une menace absolue. Lorsqu’elle est utilisée avec discernement, elle constitue un précieux outil d’aide: transcription, recherche, détection de fake news, correction, analyse… Autant de tâches que l’automatisation permet d’optimiser, libérant du temps pour l’essentiel.

« L’intelligence artificielle peut enrichir le journalisme, à condition d’être utilisée avec de l’intelligence humaine », affirme-t-il.

Le journalisme, un métier profondément humain.

Pour lui, cette approche impose la mise en place de garde-fous éthiques. L’objectif n’est pas de remplacer les journalistes, mais de leur permettre d’exercer leur métier avec plus de profondeur et de pertinence.

« Le cœur du journalisme reste l’humain: poser les bonnes questions, interpréter les silences, restituer les émotions ».

Il rappelle les mots du professeur Georges Wawa: « Le journalisme, c’est le vécu, le senti, le ressenti ». Une formule qui résume tout ce que la technologie ne pourra jamais simuler: la capacité à faire entendre les voix oubliées, capter l’essence d’un fait vécu et transmettre bien plus qu’une simple information. Tant que cet engagement demeure, le journalisme restera un métier profondément humain.

Osée MABIALA