La République démocratique du Congo est un trésor de la biodiversité. Le pays possède des vastes forêts tropicales, des rivières majestueuses et des montagnes imposantes abritant plusieurs parcs nationaux classés au patrimoine mondial de l’UNESCO. Néanmoins, ces zones protégées sont actuellement confrontées à des pressions énormes, de la déforestation à l’exploitation minière illégale.
Cette enquête examine l’état actuel des parcs nationaux en RDC, les enjeux autour de leur conservation et les initiatives prises pour les préserver.
Un patrimoine naturel exceptionnel
La RDC possède l’un des plus grands réseaux de parcs nationaux en Afrique. Il comprend des sites célèbres tels que le Parc National de Virunga, le Parc National de Kahuzi-Biega et le Parc National de Salonga. Ces parcs offrent un habitat à une faune et une flore uniques, dont certaines espèces menacées telles que le gorille de montagne et l’okapi. Selon le WWF, dans ses derniers rapports, la RDC est l’un des pays les plus riches en biodiversité au monde, “abritant quelque 10 % des espèces animales et végétales connues”.
Le Parc National de Virunga, localisé dans l’est du pays, détient le titre du parc national le plus ancien d’Afrique. Sa renommée vient principalement de sa population de gorilles des montagnes.
Malheureusement, ces richesses naturelles sont confrontées à des menaces telles que les conflits armés, l’exploitation illégale des ressources et le braconnage.
En 2021, le parc a fait face à plusieurs attaques violentes, suite à la résurgence du mouvement rebelle M23, qui ont mis en danger tant les animaux que les rangers dévoués pour leur préservation.
Les menaces pesant sur les parcs
Les parcs nationaux sont confrontés à une menace majeure qui est la déforestation. D’après une évaluation de la Banque Mondiale, le taux de déforestation en RDC s’établit à environ 0,5 % chaque année.
Les causes sont multiples : l’agriculture est intensive, tout comme l’exploitation forestière illégale et les projets miniers. Souvent, les forêts sont défrichées afin de laisser place à des plantations de palmiers à huile ou pour l’exploitation de minéraux précieux comme le coltan.
La situation sécuritaire en RDC reste précaire, surtout dans la région orientale du pays. Pour financer leurs activités, les groupes armés tirent profit des ressources naturelles présentes dans les parcs. Les rangers témoignent des attaques récurrentes perpétrées par des milices qui tentent de prendre le contrôle des ressources du parc. La conservation est entravée par cette violence et la vie des défenseurs de la nature est mise en danger.
Le fléau du braconnage affecte également la faune des parcs nationaux. Les organes précieux des gorilles, éléphants et autres espèces emblématiques sont souvent visés. Le braconnage a entraîné une diminution de plus de 50 % des populations de gorilles au cours des deux dernières décennies, selon le Congrès Mondial pour la Nature.
Les efforts de conservation : initiation, implication, etc.
Pour faire face à ces défis, le gouvernement Congolais et de nombreuses ONG internationales collaborent pour mettre en œuvre des programmes de préservation. L’objectif du projet « Gorilla Rehabilitation and Conservation Education Centre » (GRACE) est de réhabiliter les gorilles orphelins et d’éduquer les communautés locales sur l’importance de préserver la faune.
Pour que les initiatives de conservation réussissent, il est crucial d’impliquer activement les communautés locales dans la gestion des ressources naturelles. « Eco-Guardians » et d’autres initiatives similaires incitent activement les villageois à protéger leur environnement tout en profitant économiquement du tourisme durable.
La préservation des parcs nationaux peut être grandement influencée par le tourisme. Chaque année, des milliers de visiteurs affluents vers le Parc National des Virunga, ce qui génère d’importants revenus nécessaires à la préservation du parc. Toutefois, il est essentiel de gérer le tourisme de manière responsable afin d’éviter toute incidence négative sur l’écosystème.
Les parcs nationaux en République Démocratique du Congo sont d’une valeur inestimable pour leur patrimoine naturel, mais leur avenir est compromis en raison de graves menaces. Pour faire face à la déforestation, au braconnage et aux conflits armés, une approche intégrée impliquant le gouvernement, les ONG et les communautés locales est requise. Non seulement la préservation de ces joyaux naturels est essentielle pour préserver la biodiversité mondiale, mais elle est également cruciale pour le bien-être des générations futures en RDC. Pour assurer la protection de ces trésors pour les années à venir, il est indispensable d’agir rapidement et efficacement face à ces défis.
Justice Kangamina Musingilwa,
_Journaliste et Botaniste_
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