Les États-Unis ont annoncé jeudi via son ambassade en République démocratique du Congo, des sanctions contre Corneille Nangaa, principal responsable de l’Alliance Fleuve Congo -AFC-, et Bertrand Bisimwa, président du M23. Ces sanctions portent principalement sur le gel des avoirs de ces chefs rebelles. D’autre part, la justice Congolaise a également ouvert un procès contre ces derniers.
Face à cette nouvelle, la réaction de Nangaa n’a pas tardé, quelques heures après, contre les États-Unis et la Justice congolaise.
« Ni sanctions illégitimes, ni procès kafkaien ne nous ébranleront dans notre noble lutte de redressement national! En tant que citoyens congolais, rien et alors rien ne nous arrêtera dans cette lutte constitutionnelle noble de libération du Peuple congolais sur pied de l’article 64 de notre Constitution. C’est notre droit en tant que Congolais ! », a-t-il posté sur compte officiel X.
Et de poursuivre : « L’AFC va poursuivre inexorablement sa lutte pour mettre la dictature sanguinaire de Monsieur TSHILOMBO hors d’état de nuire contre notre peuple. Le monde entier est témoin du foutoir électoral de 2023, du tribalisme sauvage, de la stigmatisation chronique de plusieurs d’entre nous, des détournements stupéfiants des deniers publics et des crimes et massacres d’Etat qui occasionnent une dégradation socio-économique sans précédent et une situation humanitaire chaotique ».
Parlant des sanctions lui imposées, Nangaa estime que « les États-Unis commettent la même erreur que leurs aïeux qui ont livré Lumumba ».
« Ceux qui proclament des sanctions à grand renfort médiatique contre nous, ne commettent-ils pas la même erreur que leurs aïeux qui ont livré injustement notre premier Héros national Patrice Lumumba à la mort sur base de la préservation d’intérêts géopolitiques discutables ? Sanctionner une révolution constitutionnelle ne correspond-t-il pas à faucher l’espoir de tout un peuple exsangue? D’autant qu’en RDC, le changement prôné par l’AFC devient une exigence populaire village après village libéré, cité après cité libre… », s’est-il interrogé.
Et d’ajouter : « Une Nation de grande démocratie dont nous estimons le statut de médiateur dans la crise en cours entre l’AFC et le régime de Kinshasa par le biais de deux trèves successives, ne pouvait pas, si abruptement, altérer sa précieuse vocation internationale de promotrice de la paix et de la stabilité mondiale notamment au sein de sa permanence au Conseil de Sécurité de l’ONU par l’utilisation d’outils unilatéraux de politique étrangère décriés par l’ensemble du Sud Global qui représente la majorité mondiale et même ses partenaires occidentaux, qui ont accéléré une fragmentation mondiale dommageable entre l’Occident et le Reste. Il est temps de recadrer le tir pour une communauté mondiale apaisée ».
« Procès kafkaienne »
« D’autre part, le procès-spectacle que livre le régime de TSHILOMBO contre des membres de notre organisation est une parodie kafkaienne digne des plus grands épisodes des Maboke ou Nollywood. Nous saluons les dépositions courageuses et patriotiques de notre camarade Eric Nkuba ce jour qui ont dénudé cette supercherie judiciaire voulue comme simulacre de justice pour détourner l’attention des échecs militaires récurrents et des détournements de milliards de francs congolais à ciel ouvert! », a-t-il déclaré.
Et d’accuser : « Les institutions issues des fraudes massives électorales de décembre 2023 sont totalement et complètement illégitimes et illégales. Tout acte initié par le gouvernement de Monsieur TSHILOMBO n’engage pas le peuple Congolais. La lutte continue. Notre terminal, c’est Kinshasa ».
René Kanzuku
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