
L’heure est grave! Et c’est rien de le dire. La République démocratique du Congo est menacée dans ses 2 344 860 Km², et cela étant, certaines localités comme celle de Bunagana sont sous l’occupation des M23, sous-traités par le belliqueux voisin rwandais. Comme en 1998, les Congolais se retrouvent face à l’histoire. Car, une fois encore, le Rwanda ne cache plus ses ambitions territoriales en RDC.
Après l’occupation de Bunangana et d’autres localités, Kagame semble déterminé à gagner la ville de Goma. Ce qui est sans compter avec la vaillance de nos FARDC. Aujourd’hui plus qu’hier, la voix de M’zee Laurent Désiré Kabila qui crie «Prenez-vous en charge!», appelant ainsi à la mobilisation générale, doit nous interpeller.
Les Congolais de tout bord doivent se mobiliser contre cette guerre injuste dont les morts se comptent par millions.
Il y a, je pense, une initiative dans ce sens qui mériterait l’adhésion de tous. La Synergie des forces sociales et politiques entend organiser une mobilisation citoyenne grandeur nature à travers tout le pays, en ce mois de novembre. Le reste des leaders politiques et sociaux devraient, au lieu de prendre des initiatives cavalières ou, pire, de se contenter de faire le procès de Félix Tshisekedi dans les médias et sur les réseaux sociaux, se joindre à la dynamique pour une action d’envergure qui cristalliserait l’unité nationale et notre détermination à garder la RDC dans ses frontières de 1960.
Le reste des leaders politiques, sociaux et religieux devraient emboîter le pas ou mieux se joindre à la dynamique pour une mobilisation grandeur nature, éloquente par rapport aux 100 millions des Congolais qui peuplent cette terre.
L’insécurité qui sévit dans la partie orientale n’est pas l’affaire du seul Félix Tshisekedi, encore moins qu’il n’était celle de Joseph Kabila avant lui. Donc attention à «Ne pas se tromper ni de colère ni de cible», comme l’écrivait le confrère José Nawej dans un édito paru la semaine dernière dans les colonnes de Forum des As.
Voici donc l’opportunité pour ces grands leaders comme Martin Fayulu de Lamuka, Joseph Kabila du FCC, Moïse Katumbi d’Ensemble pour la République, et même Félix Tshisekedi de l’Union sacrée,… de dépasser leurs divergences, au final minimaliste, face à l’intérêt général pour mériter la confiance que le peuple place en eux. Ils portent, tous, sur leurs épaules, la responsabilité de l’avenir proche du Congo.
Les leaders de la société civile, plus particulièrement ceux des Confessions religieuses ne sont pas en reste. Il serait inconcevable pour ces derniers qui ont mobilisé toute la République quand il s’agissait des élections, de plonger dans la léthargie quand la RDC est agressée. Le silence serait complice et l’inaction, coupable.
Mettre cette communauté internationale devant ses responsabilités
«Ne jamais trahir le Congo», crie le sage du fond de sa tombe. L’ennemi est connu. Les éminences grises qui jouent au marionnettiste ne sont plus à dénicher. Le nerf de la guerre aussi. La RDC est vu par les 14 puissances signataires de l’acte de Berlin comme leur propriété commune.
Pour préserver leurs intérêts, donc jouir comme ils l’entendent des richesses du sous-sol congolais, particulièrement à l’Est où l’on retrouve des minerais stratégiques, ils jouent continuellement au pyromane-pompier. Nul n’a besoin d’être érudit pour savoir que l’énigmatique communauté internationale et les Nations unies ont été à la genèse de l’insécurité et entretiennent de cette guerre.
Se rappeler le «Génocide» rwandais de 1994 et comment les populations rwandaises ont été malicieusement déversées à l’Est de la RDC, alors Zaïre, permet de se faire une idée sur le rôle et le dessin encore en exécution des puissances occidentales.
Pour nous endormir, nos bienveillants bourreaux, qui contrôlent les Nations unies, nous servent, de temps en temps, dans des rapports révélant des vérités de polichinelles, et dénonçant sans réelle conséquence le Rwanda. Le défi pour le Congo est donc énorme.
Si militairement, diplomatiquement ou encore politiquement, la RDC se trouve quelque peu limitée, sa population, les 100 millions d’hommes et de femmes, principales victimes de la boulimie capitaliste et de la cruauté de la guerre, peuvent peser dans la solution à cette guerre imposée. L’issue de la situation dépend pour beaucoup de l’expression de notre volonté ferme et commune de garder unie la RDC. Il en est bien temps. C’est à ce prix qu’on arrivera à mettre la communauté internationale devant ses responsabilités.
La pression populaire est un élément déterminant dans ce rapport des forces. Elle permet d’influencer l’opinion internationale et de briser, pour un temps, les chaines de l’hypocrisie des grandes puissances et de donner lieu à une accalmie, à une paix. Occasion pour la RDC de mieux s’organiser et de mieux protéger ses frontières en renégociant, du point de vue économique, les intérêts des pays tireurs de ficelles.
Cependant, pour rendre tout ceci possible, le gouvernement a sa part de responsabilité. Car on ne saura arriver à une dynamique nationale tant que dans sa communication, le gouvernement ramène la guerre à la personne du Président de la République en appelant les Congolais à se ranger derrière lui. Ce discours est contreproductif et démobilisateur. Il est important qu’on mette en avant ce qui nous unit, c’est-à-dire la RDC, les FARDC et la vie de nos frères et sœurs de l’Est. c’est mon point de vue.
Par MATSHI Darnell
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