09/10/2024

Le Regard

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Dieuleveut Butey pour l’accompagnement des jeunes africains et caribéens

Dieuleveut Butey Bulary est le président fondateur de l’Organisation non gouvernementale (ONG) Afro Society Butey. Créée en 2012, son ONG s’est donnée pour mission d’accompagner les personnes vulnérables et particulièrement les jeunes africains et caribéens pour leur auto prise en charge.

Originaire de la République démocratique du Congo, Dieuleveut Butey Bulary vit depuis 8 ans en Allemagne. En juillet 2012, alors étudiant à Tunis, en Tunisie, il crée une Organisation non gouvernementale humanitaire de droit de l’homme qu’il « baptise » Afro Society Butey. Aujourd’hui, cette ONG est présente dans cinq (5) pays : Tunisie, République démocratique du Congo, Tanzanie, Allemagne et Haïti. Son principal objectif consiste à accompagner les personnes vulnérables et les jeunes pour leur épanouissement.

Une jeunesse douloureuse

Dieuleveut Bulary a connu une jeunesse difficile et voudrait, à partir de son expérience, aider ces jeunes pour leur épanouissement total.
«Orphelin de père à 7ans, on manquait de tout, vraiment de tout, on a souffert. Ma mère a sacrifié tout ce qu’elle avait pour nos études, mes frères et moi», explique-t-il. Malheureusement, quelques années plus tard, Bulary perd successivement 5 de ses frères. «Etudiant à Tunis, j’étais au bord d’une dépression. Il s’en est fallu de peu et je me suicidais. Il a fallu me battre. Et aujourd’hui par la grâce de Dieu, je m’en suis sorti» ajoute-t-il. Ces moments difficiles l’ont forgé et l’ont amené à comprendre la souffrance des autres. C’est à partir de cet instant que nait en lui l’idée de créer cette ONG afin de relever le défi de contribuer à sa manière, à l’épanouissement des jeunes désœuvrés. «Ils sont nombreux ces jeunes qui sont désespérés du fait des difficultés de la vie. Ces jeunes qui malgré leur bonne volonté n’arrivent pas à s’en sortir et sont au bord du suicide. Ils ont besoin d’aide, d’entendre une parole d’espoir de ceux qui sont passés par ces mêmes difficultés mais qui ont pu s’en sortir», estime Dieuleveut Butey Bulary. «J’ai créé cette organisation pour être utile aux autres, surtout aux jeunes, être un canal par lequel les jeunes peuvent espérer en leur donnant des orientations et l’encadrement nécessaire» précise-t-il.

Les différentes activités

Le souhait du fondateur de Afro Society Butey est d’avoir une jeunesse africaine forte et épanouie. C’est dans ce sens, qu’en tant qu’ONG, on a choisi d’œuvrer davantage dans les domaines de la santé, l’éducation et la création d’activités génératrices de revenus.
«Dans le domaine de la santé nous lancerons dans les semaines avenirs à Kinshasa en République démocratique du Congo, les activités de notre premier centre médical « vendredi-gratuit » pour soutenir la jeunesse» confie-t-il. La réalisation de ce projet permettra aux jeunes de la République Démocratique du Congo d’être soignés gratuitement tous les vendredis. Dans le domaine de la santé, Butey Bulary souligne des campagnes de santé déjà réalisées en RDC, menées par des médecins, en faveur des enfants abandonnés et des personnes vulnérables.
Au niveau de l’éducation, que ce soit dans son pays d’origine, en Tunisie, ou en Tanzanie et en Haïti, l’ONG apporte un encadrement aux jeunes, les conseille dans le choix de leur cursus scolaire, à travers des forums d’’orientation. Elle organise en outre des cours d’alphabétisation et participe à la scolarisation des enfants issus de familles démunies. Afro Society Butey organise également des conférences pour amener les jeunes à une prise de conscience de leurs droits et devoirs mais surtout de leur rôle au sein de la société et dans le développement de leurs pays respectifs. «En l’Allemagne où je vis, nous œuvrons à la mise en place d’un comité de gestion pour les jeunes. Cela se fait avec les jeunes congolais vivant en Allemagne et le ministère congolais de la jeunesse pour soutenir les jeunes congolais sur place», confie Butey Bulary.
Le président fondateur de Afro Society Butey qui se félicite de la réalisation de ces projets pour l’épanouissement de la jeunesse africaine, reconnait que « le chemin à parcourir pour l’atteinte totale de nos objectifs est encore long».

L’Eldorado sur place

Sur la question de l’immigration clandestine, Butey Bulary est formel : les jeunes africains doivent créer leur Eldorado dans leurs pays en se lançant, dans l’entrepreneuriat. «C’est à nous-mêmes de le créer, cet eldorado. Il y a des jeunes africains qui s’en sortent, en Europe, cependant, ils sont nombreux ceux qui vivent le cauchemar», explique-t-il. A ses yeux, il ne sert à rien de risquer sa vie en cherchant le bonheur par une immigration irrégulière. Et le président d’Afro society Butey estime
qu’il revient aux gouvernants africains d’aider leurs jeunesses à l’auto prise en charge.

Foi et travail

Dans son message à tous les jeunes en général et particulièrement ceux d’Afrique, Butey Bulary les exhorte à tenir bon «avec la foi et le travail» face aux difficultés. «N’envions pas les autres pour nous donner l’envie d’aller ailleurs au risque de laisser leur vie dans la méditerranée. C’est vrai que l’Afrique n’est pas facile, mais battons-nous. Etudions, apprenons de nouvelles technologies, innovons par l’entrepreneuriat. Nous sommes l’avenir de nos pays. La jeune africaine a du potentiel. Et nous y arriverons par notre propre volonté d’aller de l’avant. J’ai foi que toute chose sera nouvelle juste avec la foi que le Seigneur est avec nous et toute chose sera nouvelle».
Dieuleveut Butey Bulary est aussi écrivain. Il est auteur de quatre (4) œuvres littéraires : ‘’Le refugié’’, ‘’Fin du monde’’, ‘’Entre la drogue et la prison je suis né, kikwansiel’’ et‘’ Fatma, Jérusalem nous a trahi’’.

Françoise Niamien- Cité du Vatican