L’organisation mondiale de lutte contre la criminalité, INTERPOL, tient du 23 au 25 novembre 2021 en Turquie, sa 89ème Assemblée générale pour élire un nouveau président à sa tête. Mais, le candidat favori est un émirien qui fait couler beaucoup d’encre et de salive. Plusieurs plaintes ont été déposées contre lui pour des atteintes aux droits humains.
« Qu’Interpol, l’organisation internationale de lutte contre la criminalité, puisse élire à sa tête un criminel paraît invraisemblable, mais c’est pourtant ce qui risque d’arriver », résume Hubert Julien-Laferrière, député français élu du Rhône, où siège Interpol. Cet élu du peuple mène depuis des mois la fronde contre la candidature de l’Émirien Ahmed al-Raisi à la présidence de l’organisation internationale.
Ahmed al-Raisi est inspecteur général du ministère de l’Intérieur aux Émirats arabes unis -EAU. En tant que chef de la police, il est accusé de mener une répression féroce contre les opposants politiques et les militants des droits humains. Pour quelques posts critiques sur internet, le blogueur Ahmed Mansour est enfermé depuis cinq ans dans une cellule de 4 m2 et subit les pires sévices, selon William Bourdon, l’avocat français qui a déposé plainte en France contre Ahmed al-Raisi, au nom de l’ONG Gulf Center For Human Rights.
Mais le dignitaire émirien est aussi soupçonné d’être à l’origine de tortures infligées à deux citoyens britanniques de passage aux Émirats. Ils sont venus témoigner devant la presse, à l’invitation du député Hubert Julien-Laferrière mardi 16 novembre à l’Assemblée nationale. Ali Issa Ahmad est un simple supporter de football britannique. En janvier 2019, il vient assister à un match de la Coupe d’Asie, aux EAU. Son tort : porter un tee-shirt du Qatar, en froid avec les Émirats à l’époque. C’est le début d’un long calvaire pour lui.
René Kanzuku
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