18/03/2025

Le Regard

De l’information fouillée et vérifiée

Élections-2023: pour le Réseau d’Observation des Confessions religieuses, les irrégularités constatées n’affectent pas la poursuite des autres étapes liées au vote

Après les élections générales tenues le mercredi  20 décembre  2023 en République démocratique du Congo, les réactions des observateurs fusent de partout dans la sphère sociopolitique du pays. La dernière en date est celle du Réseau d’Observation des Confessions religieuses -ROC-.

Réunis au siège de la Commission d’intégrité et médiation électorales -CIME- situé  dans la commune  de la Gombe ce vendredi 22 décembre 2023, les Chefs des confessions religieuses qui composent le ROC ont, devant la presse, présenté leur rapport partiel sur le déroulement du vote à travers  toute l’étendue du territoire national.

Lu par son Coordonnateur Eddy Ndimo, ce rapport renseigne que ROC a déployé 20.120 observateurs dans tous les sites de vote des scrutins combinés du mercredi 20 décembre 2023. La collecte et le traitement partiels des données ont fourni les informations ci-après :

  1. Du déploiement des kits et de l’ouverture des bureaux de vote

La plupart de bureaux ont ouvert à l’heure prévue, mais le démarrage des opérations électorales a connu généralement des retards suite au déploiement le même jour des matériels électoraux dans beaucoup de bureaux de vote.

  1. Des électeurs

Ils étaient présents tôt  le matin dans tous les sites de vote avec un fort engouement. Les femmes et les jeunes ont participé activement au vote.

  1. De la sécurité

Dans la plupart des sites où ont été déployés nos observateurs,  les agents de la police commis à la sécurisation des élections ont respecté les consignes, en dépit de quelques dérapages constatés çà et là.

  1. De l’organe de la gestion électorale / CENI

 

  • Les élections se sont tenues dans le délai constitutionnel ;
  • Les sites de votes étaient disponibles et accessibles ;
  • Les membres du bureau de vote étaient en grande partie à la hauteur de leurs taches ;
  • La difficulté dans l’octroi des accréditations des témoins et observateurs, a favorisé la falsification des cartes d’accréditation ;
  • Déficit de la sensibilisation sur l’utilisation du DEV.

 

  1. Du déroulement des scrutins

 

  • La logistique a accusé certaines faiblesses :
  • Le déploiement tardif de matériels constaté dans plusieurs sites de vote a suscité une réaction négative de la population ;
  • Le déficit dans le déploiement des matériels a eu comme conséquence la prolongation de la durée des scrutins ;
  • Affichage tardif et incomplet des listes des électeurs dans certains bureaux de vote ;
  • Les matériels incomplets dans plusieurs bureaux de vote (Fiches, procès-verbaux et cartes, Listes électorales, encre indélébile, urnes, isoloirs, bulletins de vote, batteries et câbles d’alimentation des kits)
  • Certains DEV n’étaient pas chargés suffisamment, ce qui a entraîné des interruptions intempestives de l’opération de vote ;

 

  • Le comportement des candidats et des électeurs :
  • Certains membres des bureaux de vote et témoins tentaient d’influencer le choix des électeurs ;
  • Des candidats ont tenté de corrompre les électeurs au niveau de certains sites de vote ;
  • Le nombre très élevé des témoins des candidats des partis et regroupements politiques, munis parfois des cartes d’accréditation falsifiées afin d’accroître l’électorat de leurs candidats, a perturbé le déroulement du vote dans certains centres ;
  • Certains électeurs ont eu des difficultés à utiliser le DEV ;
  1. Points forts
  • La détermination des électeurs à voter ;
  • Le respect du délai de la tenue des scrutins à la date prévue malgré le grand retard qu’a connu le démarrage du processus électoral en cours ;
  • Souplesse de la CENI de respecter le droit des électeurs à voter ;
  • Participation de la diaspora aux scrutins ;
  • La tenue des élections municipales pour la toute première fois.

 

En définitive, au stade actuel du processus, les irrégularités constatées dans certains bureaux de vote à travers le pays n’affectent pas la poursuite des autres étapes liées aux opérations du vote.

Message de la Plateforme des Chefs de confessions religieuses…

Après la présentation de ce rapport, la Plateforme des Chefs de confessions religieuses a également saisi cette occasion pour s’adresser à la communauté nationale et internationale concernant le déroulement des élections et la publication des résultats.

Représenté par l’archevêque Ejiba Yamapia, président de l’Église du Réveil  du Congo-ERC-, les Chefs des confessions religieuses ont premièrement rappelé à la communauté  internationale que les élections est une question de souveraineté nationale.

« Tout le monde le sait, toute œuvre humaine ne manque pas d’imperfection. Pendant l’organisation des joutes électorales, on peut remarquer des erreurs par-ci par-là. Est-ce pour cela que nous pouvons dire que tout est mauvais? Nous ne pensons pas. La CENI qui nous a envoyé aux élections, est la même organisation qui nous donnera les résultats », a laissé entendre le Révérend Ejiba dans cette déclaration collective.

Et de poursuivre : « Mais, il y a des voix qui se lèvent. Nous, comme église au milieu du village, en appelons à toute la communauté nationale, c’est-à-dire, tous les congolais, à n’écouter que la CENI. C’est la CENI et elle seule, est reconnue par la loi pour proclamer les élections.  Nous demandons ainsi à toutes les autres organisations de laisser le travail à la CENI. Nous demandons aussi à notre population de ne pas céder à la manipulation ».

René Kanzuku