18/04/2024

Le Regard

De l’information fouillée et vérifiée

Embargo sur les armes contre la RDC: Dorley Matumona et d’autres jeunes montent au créneau

La crise sécuritaire qui sévit depuis des décennies dans la partie Est de la République démocratique du Congo, avec les récents affrontements entre les rebelles du M23, qui bénéficieraient du parrainage de l’armée rwandaise, ne cesse de susciter des fortes réactions. En RD-Congo, tout comme dans sa diaspora, les acteurs politiques, de la société civile…la jeunesse, tous sont unanimes : Il est temps de mettre fin à cette agression qui perdure ayant couté la vie de million de RD-congolais. Les rapports de différents groupes d’experts, y compris ceux des Nations Unies, faisant foi.

Lassés du silence et d’indifférence de la communauté internationale, les populations RD-congolaises entrent dans une autre phase, constate-t-on. La défense de l’intégrité territoriale de leur souverain pays reste un idéal pour ce peuple. Se prenant en charge, chacun lève sa voix et appelle à la mobilisation.   

Dans un débat citoyen sur tweeter space, organisé dimanche 13 novembre par Dorley Matumona, un jeune RD-congolais dynamique dans les réseaux et cohérent dans ses réflexions ou analyses, ainsi que les intervenants et les participants ont tablé sur un sujet de l’heure : « Embargo sur les armes imposé à la RDC : Quid des pays qui arment le M23 ? » Cette question vaut réellement son pesant d’or.

Sous la modération des co-hôtes, Cynthia Katanga et Vanessa Kaliza, deux intervenants principaux, le député national élu du Nord-Kivu Juvénal Munobo, aussi membre de l’Union pour la Nation congolaise (UNC) et Peter Kazadi, député provincial élu de Kinshasa et membre de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), ont chacun donné sa position sur cette épineuse question. Un débat passionnant. Si le premier intervenant estime qu’il ne s’agit pas d’un embargo mais plutôt d’une notification, le second, quant à lui, pense que peut importe la forme, il s’agit bien d’un embargo sur les armes imposé à la RD-Congo. Malgré cette divergence de vues, Juvénal Munobo et Peter Kazadi sont tout de même d’accord qu’il est temps d’agir ensemble pour faire lever cet embargo ou cette notification.  

Ces échanges ont permis au plus grand nombre de participants -plus de 3000 au total ayant été au rendez-vous- de comprendre tous les contours de cet embargo. Tel a été d’ailleurs l’objectif poursuivi par Dorley Matumona et d’autres organisateurs de cet espace de discussion.   

Disons, au-delà de jeu de mots -embargo ou notification-, l’impact reste le même. C’est donc la RD-Congo qui en paye le prix. Déjà surtout qu’il y a plusieurs semaines, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guteress avait reconnu, une sorte d’aveu, que « le M23 est une armée moderne avec des équipements lourds plus perfectionnés que les équipements de la MONUSCO ». D’où proviennent alors ces équipements ? « Ils viennent de quelque part », avait répondu le SG de l’ONU. Sans vouloir le dire tout haut, la communauté internationale connait au moins la source. Autre élément, si le M23 est un mouvement RD-congolais, comment alors le secrétaire général Guteress préconiserait une discussion sérieuse entre la RD-Congo, le Rwanda et l’Ouganda ? En clair, les dessous des cartes sont connus de tous.   

Injustice inadmissible

« Le groupe rebelle du M23 et leurs mentors ne mènent pas la guerre contre le président de la République Félix Antoine Tshisekedi. Ils sont en guerre contre la RD-Congo. L’heure est venue pour l’ensemble du peuple RD-congolais de se mettre ensemble afin de faire barrage contre cette agression qui nous est imposée. Aussi de demander la levée de cette mesure d’information ou notification sur les armes causant du mal à notre souverain pays. Sinon la même mesure devrait être aussi imposée aux pays fournisseurs en armes au M23. Il est temps de défendre notre patrie », cogne Dorley Matumona.  

Dans une récente communication du gouvernement RD-congolais, le vice-premier ministre en charge des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, appelle au bon sens des Nations-Unies.

« Ce que nous demandons, ce que nous attendons que cette histoire d’embargo qui ne dit pas son nom qu’on appelle déclaration, nous n’en voulons plus…C’est une injustice inadmissible. Nous demandons aux Nations Unies de lever cette hypothèque. Nous ne sommes pas du tout un pays voyou qui agresse », a-t-il déclaré à la faveur d’un briefing avec la presse à Kinshasa.  

A l’en croire, il n’y a aucune raison objective aujourd’hui qui fasse qu’on maintienne la RD-Congo dans une situation d’un pays sur lequel pèse une hypothèque de méfiance. « Ce n’est pas de la théorie, insiste-t-il. Il y a des banques, des transporteurs et même ceux qui fabriquent des armes qui ne veulent pas traiter avec nous -Ndlr : la RD-Congo-, nous disant que nous sommes sur la liste noire. Le monde du marché des armes étant frileux, et personne ne souhaite avoir des problèmes avec les Nations-Unies ». Sans donner des détails, Christophe Lutundula a fait savoir que la RD-Congo est dans cette situation.    

Plusieurs autres associations et mouvements de la société civile, notamment l’ACAJ -Association congolaise pour l’accès à la justice-, dénonce cette attitude des Nations-Unies. Le Conseil de sécurité de l’ONU se trouve face à ses responsabilités sur cette affaire de notification préalable imposée aux fournisseurs et transporteurs d’armements à la RD-Congo.

PN