06/12/2024

Le Regard

De l’information fouillée et vérifiée

Kinshasa: les tapages diurnes et nocturnes, obstacles d’aisance de la population

A Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo, la pollution a l’air d’avoir bonne mine. Et, celle-ci ne concerne pas que l’air mais aussi les oreilles des paisibles citoyens, bombardées chaque jour d’une grosse quantité de bruits, allant au-delà du seuil tolérable fixé par la loi du 22 août 2019. Le constat est le même dans toutes les communes. Par-ci, par-là, des bistrots et bars poussent comme des champignons avec leur cortège de problème sur l’environnement… comme s’il n’y avait plus d’autres activités commerciales à exercer.

A Kinshasa, le jour comme la nuit, les ménages sont arrosés par d’importantes quantités de bruits en provenance des bars et églises, au point, par exemple, d’empêcher les jeunes écoliers et étudiants à réviser leurs notes.

«Je ne suis pas habitué à vivre dans le bruit mais je suis contraint de le faire puisque c’est ici que j’ai acheté ma parcelle», se plaint un habitant de Bandalungwa qui soutient: «Certes, le silence est si important pour un être humain car celui-ci permet à nos enfants écoliers et étudiants de pouvoir revoir leurs notes et matières. Hélas! Pour nous qui habitons dans ce coin, il est un peu difficile de vivre dans le calme».

De sa part, Elie Monza, étudiant et résident au quartier Delvaux dans la commune de Ngaliema, a sollicité l’implication des autorités de la ville et dénonce le danger qui guette le devenir des apprenants Kinois si l’on n’y prend garde. «Nous sommes victimes de tous ces maux qui détruisent les mœurs et l’avenir des apprenants Congolais. Nous sommes obligés de finir nos travaux pratiques à la fac pour le faire dans le calme. Nous demandons à l’autorité urbaine de prendre des mesures pour éradiquer ce fléau», a plaidé cet étudiant.

De leur côté, les tenanciers des bistrots et autres bars ont tenu à se défendre et à «recadrer» ceux qui leur jettent des pierres et les accusent de perturber la quiétude quotidienne de la ville. Leur seule intention est d’attirer la clientèle et non de nuire à l’environnement. «Cette façon de faire demeure pour nous une technique de commerce dans le but d’attirer plus de clients. Nous sommes en commerce et moins ta musique est audible, moins tu attires les clients», a expliqué le responsable d’un mini bars à Kintambo.

Valables ou pas, ces explications sont loin de calmer l’inquiétude des habitants qui s’en remettent aux autorités du pays dans l’espoir d’une solution idoine et durable à même de protéger aussi bien les paisibles citoyens que les commerces de ces compatriotes qui tentent de se débrouiller ainsi pour pouvoir survivre.

Sephora BIEME & Adriel MAVUNGU