Créé depuis 2017 comme ministère à part entière, l’Aménagement du territoire dont la mission principale est de gérer les espaces physiques de la RDC afin de permettre son développement, est en train de prendre réellement corps. Depuis son arrivée à la tête de ce ministère au mois d’avril 2021, le ministre d’État Guy Loando Mboyo travaille sans relâche. À ce jour, il a doté ce portefeuille qui, jusqu’hier, n’était que l’ombre de lui-même, des outils indispensables à sa mission.
Arrivée du ministre d’État, Guy Lonado, à Gbadolite pour la sensibilisation sur la PNAT (Archives)
Entrée en fonctions en avril 2021, le ministre d’Etat n’avait pas perdu du temps. Quelques jours après, il a organisé, début mai, un état des lieux du ministère de l’Aménagement du territoire. Ce qui lui a permis, comme qui dirait, de prendre le taureau par les cornes. Depuis, son action donne du tonus à la réforme de l’Aménagement du territoire entamée depuis 2017, mais qui… ramait. Pour Guy Loando, «Sans une planification spatiale, il n’est pas possible de concrétiser la vision de faire de la RDC un espace plus cohérent, plus attractif, plus compétitif économiquement, assurant le bien-être de sa population dans un environnement intégré et durable au cœur de l’Afrique et du monde».
Voilà qui tombe à pic. Le ministre d’Etat Guy Loando est dans de bonnes dispositions pour contribuer à cela. En plus de sa volonté constatée d’apporter sa pierre à la concrétisation de la vision de développement de la RDC portée par le Président Félix Tshisekedi, son portefeuille est élevé au rang de ministère d’Etat. Il a donc les coudées franches pour agir aux côtés d’autres ministères sectoriels dont les compétences se confondaient, par accoutumance, avec celles de l’Aménagement du territoire. Et plus encore, le gouvernement Sama Lukonde a fait de l’Aménagement du territoire un des piliers de son action.
A travers le Programme d’accompagnement de la Réforme de l’Aménagement du territoire lancé en mai 2017, le gouvernement entend doter le ministère de la Politique nationale d’Aménagement du territoire -PNAT-, de la Loi relative à l’Aménagement du territoire -LAT-, du Schéma national d’Aménagement du territoire -SNAT-, des Plans Provinciaux d’Aménagement du territoire -PPAT-, et des Plans locaux d’Aménagement du territoire -PLAT. En près de 6 mois, Guy Loando a déjà doté le pays de deux de ces cinq outils. Il s’agit de la Politique nationale de l’Aménagement du territoire -PNAT- et de la Loi relative à l’Aménagement du territoire -LAT- dont le projet jugé recévable est déjà sous examen à l’Assemblée nationale.
RDC, un espace plus cohérent, plus attractif, plus compétitif économiquement…
L’ambition de la Politique nationale de l’Aménagement du territoire -PNAT- est qu’ « à l’horizon 2050, le territoire de la RDC constitue un espace plus cohérent, plus attractif, plus compétitif économiquement, assurant le bien-être de sa population dans un environnement intégré et durable au cœur de l’Afrique et ouvert au monde ». Pour y arriver, la PNAT agira sur 7 axes stratégiques. On y trouve, entre autres, la Promotion des grandes infrastructures structurantes et intégratrices du territoire, le Renforcement de l’armature urbaine et des pôles de compétitivité et d’intégration économique, la Durabilité environnementale et résilience face aux changements climatiques, la Planification, optimisation des affectations et arbitrage des usages des terres, et l’Amélioration des cadres juridique et institutionnel de l’aménagement du territoire. Ceci devra répondre aux principes de la cohérence et la subsidiarité, la responsabilité sociale et environnementale, la globalité de l’aménagement du territoire, l’anticipation, et aussi la consultation et la participation.
La mise en œuvre de la PNAT
Trois conditions sont à remplir pour sa mise en place. Il s’agit de la mobilisation de tous les acteurs étatiques et non étatiques concernés par l’action sur le territoire, la mise en place des cadres institutionnels légaux de pilotage, dialogue et concertation sur l’Aménagement du territoire à tous les échelons de gouvernance territoriale et la mise à disposition d’instruments techniques et financiers adaptés au contexte congolais et la promotion d’une culture d’aménagement favorable à l’appropriation de ses valeurs et interventions. Aussi, faut-il souligner, la PNAT passe par les instances de gouvernance, les outils de planification socio-économique et spatiale, les attributions du ministère de l’Aménagement du territoire, la formation des cadres spécialisés, le cadre de financement, le système de suivi-évaluation, et la communication. Cette dernière a une importance particulière. « Une démarche de communication solide est à mettre en œuvre en direction des institutions de l’Etat, du monde universitaire et scientifique, de la société civile, des professionnels, du secteur privé et des organismes de coopération internationale« , martèlent les experts.
Un fonds national d’intervention pour l’Aménagment du territoire
Selon les experts, les investissements requis dans le cadre des programmes de l’aménagement du territoire sont généralement coûteux. D’où la nécessité de mettre en place des mécanismes de de mobilisation des fonds publics et privés nécessaires. Dans cet ordre d’idée le document de la PNAT propose la mise en place d’un Fonds national d’intervention pour l’Aménagement du Territoire. Pour l’alimenter et la pérenniser, la PNAT propose de mettre à contribution le Fonds de Péréquation géré par la Caisse Nationale de Péréquation, les revenus émanant du processus de la REDD+ (notamment les fonds issus de la vente des crédits carbone à travers le FONAREDD) et aussi des réformes fiscales pertinentes au profit de l’aménagement du territoire.
Rappelons que la réforme de l’Aménagement du territoire bénéficie de l’appui financier de l’Initiative pour la forêt de l’Afrique centrale -CAFI.
La Rédaction
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