11/09/2024

Le Regard

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RDC: Ronsia Kukiel, 10 ans de carrière des honneurs dans le Stand-up comedy

L’humoriste RD-congolais Ronsia Kukielukila dit «Ronsia Kukiel» œuvre depuis maintenant 10 ans dans le Stand-up comedy. Durant cette décennie, il a réussi non seulement à faire traverser sa renommée les frontières nationales, mais aussi à propulser de nombreux jeunes humoristes Congolais. Cerise sur le gâteau: Ronsia a réussi à organiser des événements culturels. Ces différents facteurs mis ensemble, poussent à reconnaitre que Ronsia Kukiel réalise un cursus honorum, entendez, une carrière des honneurs. Le décor est bien planté pour marquer d’une pierre blanche la 10ème bougie de carrière humoristique de Ronsia par un spectacle de stand-up riche en couleur. Dimanche 17 avril 2022 au Pullman Hôtel. Barbe teintée en jaune, coupe de cheveux lumumbiste, lunettes à la vue claire avec monture noire, devant un public purement V.I.P qui s’est donné le luxe de se procurer les billets qui revenaient à 25$, 50$ et 100$, cet humoriste kinois de naissance n’a pas épargné les spectateurs avec sa comédie musicale à couper le souffle. Soulignons qu’il est le premier artiste humoriste congolais de sa génération à vendre les billets à ces prix-là, avec «sold-out».

Au cours de ce rendez-vous d’humour à l’occasion de ses 10 ans de carrière, Ronsia Kukiel a interprété plusieurs chansons des artistes RD-congolais dont la chanson «Ndima» de l’artiste Lumino et «Gratitude» de l’artiste gospel Yannick Ntumba. Ce jeune talentueux était au micro et piano.

Dans son parcours, il a reçu le Prix Lokumu Arts.cd et Prix Découvertes Rfi. Il a organisé plusieurs événements notamment «Drôle de Samedi», «Kukiel et ses potes», sans oublier des soirées dans son quartier de Kimbangu ou à Ngaliema. Dénicheur des talents et formateur, Ronsia a mis en place les «Nyotas», un ensemble de deux filles qui font rire au même. Grâce à lui, ces deux filles ont parcouru les événements africains d’humour  de grande envergure dont Marrakech du rire de Jamel Debouzze.

«Ce fut un parcours de titan, d’affirmation et confirmation du nouveau vent de l’art   libre dérivé du théâtre connu sous le nom de stand UP comedy (one man show typiquement appelé). Et ça n’a pas été facile de l’imposer dans un pays où le ndombolo et la télé-dramatique y règnent en parfaits maîtres. Actuellement, on parle aussi de Comedy club dans le pays et un peu partout. Et, j’en suis fier», a-t-il déclaré à la faveur d’une interview accordée au journaliste Onassis Mutombo.

Ses bons et mauvais souvenirs de 10 ans

Les meilleurs moments, j’en ai plusieurs, dit-il. «Mon meilleur moment de carrière reste ma prestation au Festival Toseka. Faire rire le Théâtre de verdure a été quelque chose de pas facile. Ma rencontre avec Mamane de Gondwana était aussi pour moi l’un des moments que je n’imaginais pas vivre. Mon trophée RFi talent du Rire du meilleur humoriste africain, et pour couronner le tout, le rêve de tout humoriste francophone: la rencontre avec Jamel Debbouze au Maroc lors du Marrakech du Rire. Les mauvais souvenirs y en a tout plein. La séparation avec la Team Toseka m’avait beaucoup affecté. Cette famille comptait beaucoup pour moi. Je suis fier de ce que je suis devenu mais si ça été à refaire je pense que je ferai la même chose: réintégrer l’équipe Toseka».

Et de poursuivre: «J’ai formé et donné de la lumière à plusieurs jeunes congolais aujourd’hui stars des réseaux sociaux et artistes des plus grands festivals d’humour Africain. Même étant autodidacte, j’ai pris le risque d’encadrer des jeunes chez ma mère à Kimbangu (un Quartier dans la commune de Kalamu) pour qu’ils arrivent à vivre plus tard de leurs arts. Et ça été fait sans financement. Aujourd’hui, je suis heureux d’avoir préparé mes successeurs».

Ronsia envisage être producteur des humoristes

A la question de savoir ce qu’il envisage après ses 10 ans, Ronsia réagit en ces termes: «Après ma tournée nationale et internationale, je serai un peu plus dans ma casquette de producteur que d’humoriste. Le milieu manque des vrais producteurs comme on en a dans la musique. Et beaucoup des jeunes se font exploiter aujourd’hui de manière très négative à cause des gens qui ne connaissent pas le côté dur de ce métier. Il n’y a qu’un humoriste pour bien traiter un humoriste».

René Kanzuku