La première édition du Festival international de Kinshasa, Festigola, initié par l’artiste musicien congolais Ferre Gola, a été reportée la veille de sa tenue au Stade Tata Raphaël. Prévu du 02 au 04 août 2024, ce premier numéro a fait face aux événements macabres du 27 juillet qui se sont déroulés au concert de l’artiste Gospel Mike Kalambay avec 9 morts et plusieurs blessés au Stade des Martyrs.
Les autorités ont ainsi décidé de suspendre les activités non sportives dans des stades à Kinshasa, alors que les artistes étrangers invités par Festigola, sont déjà à Kinshasa. Les réactions fusent de partout. La dernière en date est celle de l’avocat Alfred Ngoyi Wa Mwanza, juriste spécialisé en droit de migrations et manager des projets socioculturels.
Selon lui, “ la décision de l’Etat congolais de suspendre toutes les manifestations non sportives dans des stades à la suite des événements malheureux survenus le 27 juillet, avec comme conséquence le report de Festigola, est non seulement illégitime mais aussi très disproportionnée”.
Me Alfred Ngoyi estime que pour prévenir la survenance de tels événements, l’Etat a la possibilité de prendre des mesures les moins incisives, portant atteinte le moins possible aux droits fondamentaux des administrés (le droit à la liberté économique des producteurs et le droit à la liberté artistique).
À l’en croire, cette décision a des conséquences graves sur le plan économique et artistique et peut donner lieu à des doutes sur les possibilités d’investissement artistique dans ce pays par des étrangers.
Pour lui, cette décision de suspension devait contenir des voies de droit avec possibilité de l’attaquer devant une instance judiciaire indépendante (selon la procédure administrative congolaise) pour que celle-ci contrôle dans les brefs délais la légalité et la proportionnalité de cette décision.
“À mon avis, c’est le manque de respect et de considération envers ses propres administrés et des investisseurs. Entre-temps, les vrais coupables des événements du 27 juillet ne sont pas poursuivis et aucune enquête sérieuse n‘est engagée par l‘Etat pour rechercher la vérité matérielle et la réparation des victimes et leurs familles. Et comme d’habitude, la proximité des coupables avec les dirigeants fera qu‘ils ne soient pas inquiétés”.
René Kanzuku
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