14/11/2024

Le Regard

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Tsunami à l’Eglise Néo-Apostolique

l’Apôtre Jean-Luc Schneider, président international de l’Eglise Néo-Apostolique

l’Apôtre Jean-Luc Schneider, président international de l’Eglise Néo-Apostolique

Après la décision du président mondial de l’église Néo-apostolique sur l’ordination des femmes dans le ministère spirituel à la date du 20 septembre 2022 à 19h30, les fidèles, plus particulièrement de l’Afrique, ont manifesté leur mécontentement. De partout règne une vive tension au sein de l’église néo-apostolique. La page officielle Facebook de l’église Néo-apostolique reçoit des innombrables commentaires exprimant les désapprobations des fidèles.

Les fidèles ont créé des groupes WhatsApp pour pouvoir organiser leurs différentes séances des protestations. Ils sont unis sous le slogan de «Non à l’ordination des femmes». Les innombrables logos sont créés par ce slogan. Une marche de protestation prévue hier dimanche 25 septembre, a été annulée grâce aux interventions des autorités ecclésiastiques. Mais cela n’a pas empêché les jeunes néo de Kinshasa, capitale RD-congolais, de recours à d’autres décisions. Ils ont dit non au service divin (messe ou culte) pour ce dimanche sur le sol kinois. Ils ont bouclé le portail du bureau territorial de l’église de Kinshasa, brûlant des pneus.

Les jeunes néo-apostoliques n’acceptent pas de quitter l’église, car ils la considèrent comme la véritable église du Christ. «C’est ainsi qu’ils se battent pour ôter le mal qui est présent», ont-ils lancé.

Pomme de discorde

Au sein de l’Église Néo-apostolique, les femmes pourront désormais être ordonnées dans un ministère spirituel. C’est ce qu’a annoncé mardi dernier l’Apôtre Jean-Luc Schneider, président international de l’Eglise Néo-Apostolique dans une allocution vidéo diffusée dans le monde entier.

Au cours de ladite allocution, l’apôtre-patriarche Jean-Luc Schneider a indiqué que «les femmes peuvent être investies d’un pouvoir ministériel en raison de l’égalité des sexes et de l’égale dignité entre les sexes». Cela concerne tous les niveaux ministériels : diacre, prêtre et apôtre. Compte tenu des différences culturelles à l’échelle mondiale : « Le mandat ministériel qui y est associé sera confié partout où il sera accepté par la société et la communauté».

«C’est une réflexion globale sur le ministère du point de vue de la foi qui nous a conduit à cette décision », a expliqué le président de l’Église. Le processus avait commencé en 2014 avec des questions telles que : Qu’est-ce qu’un ministère ? Que se passe-t-il lors de l’ordination ? Et comment les fonctions dirigeantes sont-elles structurées ? L’organe de décision suprême de l’Église a mis en vigueur les dispositions correspondantes à la Pentecôte 2019.

Après le « quoi » et le « comment », le débat a porté sur le « qui ». Traditionnellement, l’Église Néo-Apostolique n’ordonne que des hommes. Pour cela, il manquait toutefois une justification doctrinale, comme l’a indiqué l’apôtre patriarche. « Seule une évaluation appropriée du texte biblique » peut fournir la réponse à cette question théologique. Dans son allocution vidéo, l’apôtre-patriarche cite les résultats suivants de l’étude biblique approfondie qui a été effectuée: «Il incombe maintenant à l’apostolat de prendre une décision pour l’avenir de l’Église », a déclaré le responsable de l’Église en faisant référence à l’autorité d’organiser la vie de communauté. « Lors de l’assemblée des apôtres de district, nous avons discuté de toutes les questions de manière approfondie et vraiment intensive, et nous avons discuté des réponses avec tous les apôtres».

Les règles portant sur l’ordination des femmes entreront en vigueur le 1er janvier 2023. Toutefois, cela ne signifie pas «que des femmes doivent être ordonnées immédiatement partout» car : « Il en va de même pour les hommes et les femmes : c’est Dieu qui appelle à la fonction, pas l’homme». Ainsi, on s’interdit automatiquement d’introduire un système de quotas. « C’est la volonté de Dieu qui est déterminante, pas la volonté humaine».

L’apôtre-patriarche Jean-Luc Schneider a été clair : « Je suis conscient que cette décision marque une transition importante dans notre tradition». Et d’ajouter : «Je suis également conscient que vous avez maintenant encore beaucoup de questions. Nous répondrons à toutes les questions : dans nos médias, lors de formations ou dans des dialogues».

«L’homme et la femme ont été créés à ’image de Dieu, avec une valeur et une dignité égales, et sont responsables de la même manière. Ni les paroles, ni les actes de Jésus ne fournissent de raison claire pour aller à l’encontre de cette volonté de Dieu en matière de création. Les déclarations isolées de rejet dans les épîtres néo-testamentaires concernant la participation active des femmes au cours du service divin et au sein de la communauté n’ont pas constitué un motif suffisant pour justifier l’exclusion des femmes du ministère», a-t-il conclu.

René Kanzuku