Handicapés depuis ses 9 ans, Noëlla Mbo Ngangeli, Coordonnatrice générale de l’ONG Congo Handicap, est une battante. Pour elle, son état n’est pas une fatalité. «Les personnes handicapées ne doivent pas se sentir complexées», confie-t-elle dans une interview accordée au journal Le Regard. Elle fait savoir au cours du même entretien que son ONG forme des personnes vivant avec handicap, entre autres dans la coupe et couture, l’esthétique et l’alphabétisation.
L’ONG Congo Handicap a été créée en quelle année et comment évoluez-vous?
Le Congo Handicap a vu le jour en décembre 2013. Ça fait donc 7 ans que nous existons. Nous formons des personnes vivant avec handicap dans les filières comme la coupe et couture, l’esthétique et l’alphabétisation. La plupart des handicapés n’ont pas eu la chance d’aller à l’école. Notre mission s’inscrit dans la logique de leur dispenser une formation professionnelle afin de les rendre indépendants, étant donné que notre gouvernement ne nous prend pas en charge.
Pourquoi vous vous êtes penchés plus sur les personnes vivant avec handicap?
La motivation est née du fait que moi-même je suis handicapée depuis l’âge de 9 ans. J’estime qu’un handicap n’est pas une fatalité et que toute personne handicapée ne doit pas se sentir complexée
Il existe plusieurs catégories des handicapés, laquelle vous intéresse plus?
Je me base plus sur les aveugles et les handicapés moteurs.
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans ce travail ?
Les handicapés ont un problème de complexe. C’est vraiment difficile de les faire accepter leur état. Parmi les handicapés, nous avons des gens qui ont vraiment étudié. Mais, ceux qui sont gardés dans la maison, sont difficiles à convaincre qu’ils sont utiles à la société.
En plus, leur moyen de transport pose problème. Ils se déplacent difficilement. Aucun chauffeur taxi ne s’arrête pour les prendre de son propre gré les personnes en chaises roulantes.
Quelles sont vos plus grandes réalisations?
Nous avons changé la situation des handicapés en leur faisant quitter le sol. Chez nous au Congo Handicap, on distribue gratuitement les chaises roulantes et des béquilles pendant que beaucoup d’ONGs les vendent.
Des ONG internationales financent-elles vos activités ?
Non, nous travaillons avec nos propres moyens et les cotisations des membres.
Vous aviez eu à réclamer l’inclusion. Aujourd’hui Irène Esambo est ministre déléguée en charge des personnes vivant avec handicap. Quel est son apport?
Pour moi, cette ministre ne lutte pas pour l’amélioration de la vie des handicapés. Ces derniers ne bénéficient pas de sa promotion. La plupart des cadres qui sont dans son cabinet ne sont pas des handicapés mais plutôt des valides.
Le Chef de l’État a mené des consultations avec presque toutes les couches sociales, y compris les personnes vivant avec handicap. Qu’attendez-vous de lui ?
Nous attendons une réponse favorable à notre requête qui plaira à tout le monde. De notre côté, nous avons une grande désolation. Le Chef de l’État devrait consulter les coordonnateurs des ONG des personnes vivant avec handicap pour qu’il saisisse les difficultés auxquelles nous sommes butées.
Mais, nous avons constaté qu’il s’est entretenu avec les membres de la structure du feu Martin Ekanda, ce sont des personnes qui restent en ville. Les gens qui restent dans les banlieues, on ne connaît pas leurs difficultés.
Propos recueillis Christian Lotendo
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