Les masquent tombent. Selon plusieurs témoins, le Cardinal Ambongo avait écarté trois candidatures dont celui de Denis Kadima comme délégué des Confessions religieuses à la CENI au motif que ces derniers seraient en intelligence avec le pouvoir. Voià que les faits commencent à confirmer cette suspicion. En tout cas en ce qui concerne Denis Kadima.
«L’affaire Denis Kadima» au Tribunal de grande instance sous RC 118.837 vient éclairer les zones d’ombre. Il y a une semaine, les Chefs des Confessions religieuses membres de la CIME ont reçu une assignation en confirmation de procès-verbal de la Société civile électorale «EDUCIEL» désignant Denis Kadima comme son délégué à la CENI. La même assignation a concerné également l’Assemblée nationale et l’Etat congolais.
Ici, EDUCIEL est représentée par Docteur Bonganga Djema, identifié comme son coordonnateur national. Qualité que lui refusent les acteurs de cette plateforme de la société civile. Mais bon… C’est une autre affaire. Plus curieux, c’est Taylor Lubanga, chargé de mission du Président de la République, qui est l’avocat de la plaignante.
Dossier politique: Taylor Lubanga caporalise-t-il la justice?
Après la première audience du 15 juillet, l’affaire a été renvoyée au 12 août 2020. Mais, la requête du cabinet Taylor Lubanga & associés, signée le 16 juillet, sollicitant l’ordonnance de rabattement de délai de comparution change tout. La célérité étonne. Le jour suivant, 17 juillet, une ordonnance du président a.i. du Tribunal de grande instance de Kinshasa/Gombe, Pierrot Bakenge Mvita, fixe au 22 juillet. «L’affaire avait été renvoyée sur décision du tribunal et de manière contradictoire. Mais, on s’est retrouvé en face d’une ordonnance de rapprochement de délai pris par le président du tribunal de grande instance en violation d’une décision prise par un tribunal», déplore une source très proche de l’affaire. Et de marteler: «le Chargé de mission du Président de la République, Taylor Lubanga, s’emploie à mettre la pression sur le Tribunal de grande de instance de la Gombe. Au cours de l’audience d’hier (22 juillet), le dossier n’était même pas au rôle. Il a été inscrit au stylo». Puis: «on a contraint les avocats à plaider alors que les dossiers des pièces ne leur avaient pas été communiqués». Autre anomalie : Les Chefs des Confessions religieuses n’avaient pas reçu l’assignation. «Elle avait été envoyée au numéro 19 de Mont Fleury au lieu du numéro 80. Quelqu’un aurait même accusé réception du document. En dépit de tout, le tribunal n’a pas voulu faire respecter les droits de la défense», confie-t-on. Un forcing.
Que reproche-t-on aux Chefs des confessions religieuses?
Dans cette affaire, le plaignant reproche à l’Assemblée nationale de n’avoir pas pris en compte son procès-verbal établi par un individu Dr Bonganga agissant au nom d’EDUCIEL, renseigne-t-on. Difficile d’expliquer pourquoi les Chefs des Confessions religieuses sont embarqués dans cette affaire. En effet, EDUCIEL est une organisation autonome. Les Confessions religieuses et Les organisations des droits des femmes aussi. Chacune de ses trois thématiques de la Société civile se choisit librement son délégué à la CENI. Alors, comment expliquer cette assignation? Notre source révèle: «Il n’y a pas de litige entre Denis Kadima et les Confessions religieuses. On veut juste imposer aux Confessions une décision de justice qui ne les concerne pas». Puis: «en comprenant les choses, le candidat Kadima veut bénéficier d’une décision judiciaire pour imposer à tout pris sa candidature à l’Assemblée nationale. Ce qui est grave». Là où le Chef de l’Etat prône l’Etat de droit, ses propres collaborateurs veulent-ils plier les lois et les droits des autres à leur volonté? Qui doit donner l’exemple? Le juge saura-t-il dire le droit? La vérité ne saura tarder. Entretemps, l’affaire est prise en délibéré. Elle sera communiquée au ministère public pour avis.
Tout pour faire passer Denis Kadima
Les choses se précisent. De plus en plus d’éléments et témoignages tendent à confirmer que l’entourage du Chef de l’Etat tient mordicus à faire passer Dénis Kadima comme délégué de la société civile à la CENI. Comment expliquer que le même Kadima qui était candidat pour le compte du délégué des Confessions religieuses à la CENI, se retrouve miraculeusement délégué de l’EDUCIEL? Or, on le sait, EDUCIEL avait choisi ses candidats délégués en juin 2019, au bout d’un processus transparent. Et le Dr Bonganga y était présent, comme électeur, vêtu en tenue de sport. Les échanges avec nos sources révèlent que les Chefs des Confessions religieuses ont également subi des sérieuses pressions d’un conseiller à la présidence juste après la désignation de Ronsard Malonda. Beaucoup d’observateurs avertis ont déploré cette immixtion des politiques dans une démarche exclusivement réservé à la société civile. Cette dernière aura trois délégués à la CENI alors que la majorité FCC-CACH en aura 6 et l’Opposition LAMUKA et alliés en aura 4 dont un sera le rapporteur, patron du fichier électoral.
Joseph MALALA
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