17/09/2024

Le Regard

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Jeune dame entrepreneure, Gracia Sumbi encourage la femme à entreprendre pour son autonomie

En RD-Congo, de plus en plus, les femmes ont décidé de briser les barrières pour s’assurer une certaine autonomie économico-financière au moyen notamment de l’entrepreneuriat. Gracia Sumbi Mbudika est de ces femmes qui ont saisi le taureau par les cornes en investissant dans le secteur de l’agroalimentaire et dans la restauration. Patronne de «Lauréat», qui développe deux branches d’activité: la transformation des produits alimentaires et la restauration avec le label «Kikuku» -cuisine dans sa langue maternelle-, Gracia Sumbi, détentrice d’une licence en Communication, évoque, à la faveur d’un entretien accordé à «Le Regard», difficultés rencontrées dans l’accomplissement de ses affaires, non sans saluer le mental de gagnant dont fait preuve certaines de ses semblables. Considérés par d’aucuns comme un moyen quasi-inéluctable pour s’assurer une certaine autonomie, Gracia Sumbi a cet avis: «L’entrepreneuriat ne devrait pas être une obligation de la part des femmes autant pour les hommes d’ailleurs. Tout le monde n’est pas appelé à entreprendre. Par contre, c’est nécessaire voire important pour une femme de travailler pour son indépendance et équilibre».

En tant que femme entrepreneure, quels obstacles rencontrez-vous dans l’accomplissement de vos affaires ?

Il n’y a aucun domaine sans difficulté, ni obstacle. Concernant mon secteur, il y a de multiples obstacles à l’interne comme à l’externe. A titre d’exemple, dans la transformation, je suis confrontée à un problème d’emballage. Le pays n’en produit pas et cela fait parfois défaut dans la chaine de production. Il y a aussi la difficulté liée au pouvoir d’achat. La population a un pouvoir d’achat en dessous de la moyenne. Cela pose problème lorsqu’il faut vendre. Alors que dans la restauration la plus grande difficulté est liée à l’électricité, on ne sait par moment pas produire comme il se doit. Ceci affecte nos chiffres et nos prévisions.

La femme a-t-elle une place dans l’entrepreneuriat en RD-Congo?

La femme, dans l’entrepreneuriat en RD-Congo, a toute sa place, car il n’y a pas une loi qui interdise à la femme d’entreprendre ou de travailler. Malgré les enjeux et obstacles, elle persiste et fonce.

Puisque rien n’interdit à la femme de devenir entrepreneure, pensez-vous qu’il est une obligation elle d’entreprendre?

L’entrepreneuriat ne devrait pas être une obligation de la part des femmes autant pour les hommes d’ailleurs. Tout le monde n’est pas appelé à entreprendre. Je dirais par contre que c’est nécessaire voire important pour une femme de travailler pour son indépendance et équilibre.

A quel pourcentage estimez-vous la présence des femmes dans l’entrepreneuriat en RD-Congo?

Je ne connais pas le pourcentage exact mais avec le recul, je dirais que nous ne sommes pas nombreuses.

A votre avis, que doit faire le gouvernement RD-congolais pour soutenir et promouvoir l’entrepreneuriat féminin au pays?

Le gouvernement devrait créer des fonds pour tout simplement permettre à ces femmes de créer des emplois ou de travailler. Le gouvernement devra mettre des moyens pour que la femme soit suffisamment formée, car dit-on, une femme travailleuse, formée éduquée élève la nation.

Propos recueillis par Lucie BONGO