Sarah Mujinga est de la race des femmes coriaces, prêtes à relever n’importe quel défi et à repousser des limites. Détentrice d’un diplôme d’Etat en Coupe et couture au Complexe scolaire Mbengama, Mujinga, du haut de ses 25 ans d’âge, a, à défaut de faire l’université faute des moyens, choisi de faire le métier de son père Mars Mukeba: la réparation des appareils. Grâce à ce métier, elle arrive à prendre soin de son fils unique, Mardoché, et d’elle-même. Grâce à ce métier, elle a surtout gagné en popularité au quartier Kingabwa où elle a non seulement vit le jour mais aussi fourbi ses armes jusqu’à devenir une réparatrice aguerrie.
Pourtant, avant 2010, rien ne présageait une carrière en réparation d’appareils pour Sarah Mujinga. C’est à partir de 2010 qu’elle a commencé à être initiée par un ami à son père contre l’avis de ce dernier. «Mon papa ne voulait pas que je devienne réparatrice comme lui. Il refusait catégoriquement et craignait que je puisse être victime des réalités de ce métier comme il en a été», a confié Sarah Mujinga, imperturbable et tenace dans son nouveau rêve de devenir réparatrice d’appareils téléphoniques, électro-ménagers. Un rêve qui, avec le temps, a fini par prendre corps.
«Malgré le refus de mon papa, je n’arrêtais pas de suivre mon rêve. Il m’a imposé de faire la Coupe et couture pour me détourner de ce métier, mais j’y tenais toujours. Je fréquentais régulièrement son atelier pour l’observer et apprendre mais il me chassait souvent. J’ai résolu d’aller voir un ami de mon papa, Ir John. C’est lui qui m’a coaché et m’a aidé à faire mes premiers pas dans le métier et à en acquérir ma maitrise», a-t-elle raconté, fière d’avoir réalisé ce rêve qu’elle a tant caressé.
Sarah Mujinga est surtout fière de vendre une belle image de sa famille en général et de son papa en particulier, reconverti depuis quelques années en journalier dans une entreprise de la place. A ce jour, elle détient son propre atelier de réparation des appareils. Dans cet atelier, Sarah Mujinga bénéficie de l’accompagnement de certains jeunes qui, grâce à elle, apprenne ce métier. Perfectionniste, Sarah Mujinga envisage de faire l’INPP pour approfondir ses connaissances.
«J’ai en tête de faire l’INPP et décrocher le brevet qui va me valoriser et me permettre de gagner des marchés encore plus intéressants», a-t-elle dit.
Blaty NGONDOLA
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