La corruption est un fléau qui touche tous les pays du monde, y compris la République démocratique du Congo.
Selon le rapport de Transparensy International sur l’indice de perception de la corruption (IPC) de l’année 2023, la RDC figure parmi les 15 derniers pays les plus corrompus au monde, se classant à la 162ème place sur 184 pays évalués.
Il convient de signaler que ce fléau touche presque tous les secteurs de la vie nationale de la République, y compris les milieux scolaires et universitaires.
Pour éradique ce fléau, la promotion de l’intégrité s’avère l’un des remèdes efficaces, particulièrement en milieu scolaire et universitaire car elle est indispensable pour la préparation des élites de demain à bien jouer leur rôle.
«L’intégrité est une pierre angulaire pour une gouvernance efficace et juste. Promouvoir cette valeur dès les premiers stades de l’éducation prépare les jeunes à devenir des leaders responsables et des citoyens engagés », a déclaré la Professeure de l’Université des Sciences de l’Information et de la Communication (ex IFASIC), Madeleine MBONGO MPASI.
Elle a fait savoir que lutter contre la corruption contribue à la création d’une société où la transparence et l’éthique sont des normes.
Cette Docteure en Sciences de l’information et de la Communication a indiqué qu’il s’agit d’une responsabilité collective, en tant qu’éducateurs, parents et citoyens, de promouvoir la culture de l’intégrité.
«C’est à travers l’éducation que nous pouvons poser les bases d’une société plus juste, et il est impératif d’intégrer cette mission dans nos institutions scolaires et universitaires. Il ne s’agit pas seulement de former des experts, mais des individus intègres, conscients des enjeux éthiques de leur époque », a conclu Mme MBONGO MPASI.
S’agissant du Président de l’organisation Assistance Contre les Drogues et la Prévention du Crime (ACDRO), José MBU, il a reconnu l’importance de l’intégrité dans les milieux scolaire et universitaire. L’éducation est le fondement d’une personne ; il est essentiel que les enfants développent des comportements d’intégrité, d’éthique et de probité dès leur jeune âge.
Il a également révélé qu’un groupe d’experts travaillant sur la question de corruption a, lors du Forum national contre la corruption de 2009 et d’un atelier en 2022, recommandé que les écoles et les universités incluent dans leurs programmes des cours d’intégrité.
« C’est un apport important et une grande promotion dans la lutte contre la corruption dans le système éducatif. Nous devons travailler pour que la nouvelle génération, dès l’école primaire, adopte une nouvelle mentalité », a affirmé cet expert engagé dans la lutte contre la corruption.
M. MBU a notamment souligné que la justice congolaise doit jouer son rôle de répression de la corruption afin d’aboutir à de nouveaux comportements dans la société.
Corruption, une antivaleur à combattre
De son côté, le Préfet du Complexe scolaire Nol & Luzingu, une école d’application de l’Université CEPROMAD, NSANGWA KALLY, a rassuré que, lors des rassemblements des élèves organisé chaque lundi, il ne cesse de leur inculquer le sens du travail et de l’effort.
Il est convaincu que c’est une belle manière de préparer les futurs cadres.
Concernant une étudiante de L1 en Droit économique et sociale de l’Université de Kinshasa (UNIKIN), Esther-Grâce MATANGILA, la promotion de l’intégrité serait aussi très importante dans le milieu éducatif pour le bien des générations futures.
« Si la jeunesse d’aujourd’hui n’a pas un très bon fondement, la corruption ne fera que progresser au lieu de s’atténuer. Nous voulons ce genre de programme pour nous aider », a-t-elle dit.
Une pratique sanctionnée par la loi
Avocate au barreau de Kinshasa/Matete, Me Charlène YANGAZO a notifié que la corruption est prévue et sanctionnée par les articles 147 à 149 du Code Pénal Congolais livre II.
L’article 147 bis du code précité décrit les actes de corruptions, les infractions assimilées à la corruption quant à elles sont prévues et punies aux articles 145, 146 et 150 du même code.
Elle a fait savoir que les sanctions diffèrent selon qu’il s’agit de la corruption commise ou non avec des circonstances aggravantes. Celle-ci est punie 6 mois à 2 ans de servitude pénale principale et d’une peine d’amende allant de 50.000 à 200.000 FC. En cas de circonstances aggravantes, la peine est de 15 ans de servitude pénale principale et d’une amende allant de 500.000 à 1000.000 FC.
Tantia Sakata
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