
TRIBUNE:
Bemba, Kamerhe et compagnie ont du pain sur la planche… Pour peu qu’ils aient ne serait-ce qu’un soupçon du sens de l’honneur et de la patrie, il comprendrait que l’échec n’est pas une option… A moins que ces grands leaders congolais disent aux Congolais qu’ils sont des sous hommes, ennemis de la patrie, incapables de faire pour la République démocratique Congo ce que le vil Paul Kagame ou d’autres leaders respectables font pour leur nation.
Il y a 9 jours, l’Union sacrée de la Nation, coalition de partis politiques et autres organisation qui soutiennent le Chef de l’Etat congolais, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, faisait, à 8 mois des prochaines élections, sa sortie officielle. Voulue une démonstration de force (mieux, de popularité) de la grande famille présidentielle, dans l’antre du mythique Stade des Martyrs, 80 milles places assises, en plein cœur d’une ville de Kinshasa qui compte près de 12 millions d’habitants, la rencontre a été un pari (peut-être) gagné pour la consommation des médias et des réseaux sociaux. Le stade était pendant un moment rempli au point de refouler du monde dans les buvettes environnantes (nantis chacun de ses 10.000 FC –un peu moins de 5 USD). Une mobilisation qui, selon les dires, auraient coûté aux contribuables congolais 15 millions d’USD. Mais bon, là n’est pas le sujet.
Question: Etre du bon côté de l’histoire rimerait-il avec l’appartenance à l’Union sacrée? Si y répondre par l’affirmatif est un exercice vital pour les sociétaires de l’USN, cela n’est forcément pas évident pour le commun des Congolais. L’attitude de ceux qui ont vidé le stade pendant les speeches, en dit long. En effet, être du bon côté de l’histoire ne relève pas d’une activité discursive effrénée. C’est plutôt à l’histoire, elle-même, de décider qui aura été du bon côté.
Tout un défi!
Forte de ses 400 partis politiques membres, l’Union sacrée compte dans son directoire, d’un côté, quelques poids lourds de l’arène politique actuelle, l’ancien Vice-président Jean Pierre Bemba du MLC, l’ancien Président de l’Assemblée nationale puis Directeur de cabinet du Chef de l’Etat, Vital Kamerhe, le Président du Sénat, Modeste Bahati Lukwebo qui est à la tête de l’AFDC, une véritable machine politique. Et de l’autre, l’actuel président de l’Assemblée Nationale Christophe Mboso Nkodia, le Premier ministre Sama Lukonde qui a encore du chemin à faire, et le président du parti présidentiel, UDPS, Augustin Kabuya.
Coalition hétéroclite des centaines des partis aux idéologies souvent opposées, des leaders aux ambitions concurrentes, des intérêts parfois divergents, le tout assis sur une loyauté courtisane. C’est ce groupe qui tient entre ses sacrées mains l’immédiat et l’avenir du peuple congolais et d’une RDC non seulement menacée dans sa partie orientale de balkanisation par des voisins, marionnettes des puissances occidentales, mais aussi minée de l’intérieur par la sous-pauvreté et gangrenée par la corruption et la prédation. Tout un défi!
Rien n’est totalement perdu, absolument rien non plus gagné. A la tête de ce groupe d’opportunistes assaisonné de quelques personnalités mues par des valeurs républicaines, Bemba, Kamerhe et compagnie ont du pain sur la planche. Pour peu qu’ils aient ne serait-ce un soupçon du sens de l’honneur et de la patrie, il comprendrait que l’échec n’est pas une option, que la réussite ne rimerait pas avec la recherche idiote et insatiable de satisfaction des intérêts minimalismes (individuel). A moins que ces grands leaders congolais disent aux 80 millions des Congolais qu’ils sont des sous hommes, ennemis de la patrie, incapables de faire pour le Congo ce que le vil Paul Kagame ou d’autres leaders respectables font pour leur nation.
Et donc, assurer la réélection de Président Félix Tshisekedi ne devrait pas être la finalité, car avoir le pouvoir pour le pouvoir serait une insulte au combat mené par le Sphinx de Limete. Ce dernier a, comme toute grande figure de l’histoire de l’Afrique, sué sang et eau pour voir son Congo être géré différemment, selon les valeurs républicaines. Wait and see.
Matshi Darnell/Observateur sociopolitique
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